
La saison des pluies révèle une vulnérabilité persistante à Antananarivo.
Des vies bouleversées, des biens perdus, et une question lancinante : Antananarivo est-elle condamnée à revivre ces scènes à chaque saison des pluies ? Les fortes pluies qui s’abattent sur la région Analamanga depuis le 14 février ont plongé des quartiers entiers d’Antananarivo dans un état d’alerte. Hier 16 février, les chiffres ont été alarmants : 2 564 personnes sinistrées, soit 560 familles, luttent contre la montée des eaux. Le district d’Antananarivo Atsimondrano, riverain de la Sisaony, est le plus durement touché avec 2 545 personnes affectées. Même le district de Tana II n’est pas épargné, témoignant de l’ampleur du phénomène. Plus de 1 676 personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers et se sont réfugiées dans cinq sites d’hébergement d’urgence à Antananarivo Atsimondrano.
L’urgence d’agir
La capitale malgache, avec son réseau de canaux de drainage souvent obstrués par les déchets, est particulièrement vulnérable. L’urbanisation galopante, avec ses constructions illégales empiétant sur les voies d’évacuation des eaux, ne fait qu’aggraver la situation. Le résultat : même une averse modérée peut rapidement transformer les rues en torrents. Avec une saison cyclonique 2024-2025 annoncée comme particulièrement pluvieuse, les autorités et les habitants sont appelés à la vigilance. Les risques de glissements de terrain, d’effondrements de bâtiments et de propagation de maladies hydriques sont bien réels. Des abris sont préparés, des équipes d’urgence mobilisées, mais la prévention reste la clé pour minimiser l’impact de ces intempéries. Antananarivo se trouve à la croisée des chemins : entre la fatalité d’inondations récurrentes et la nécessité d’une action concertée pour protéger ses habitants.
José Belalahy