Jacques Chirac disait : « En Afrique il faut être un imbécile d’organiser une élection qu’on n’est pas sûr de gagner » On voudrait ne pas l’évoquer à longueur de temps mais la réalité est toujours vivace malgré les bonnes réalisations et les recommandations des soi-disant PTF (Partenaires Techniques et Financiers). Oui, on en est toujours là, quand les manipulations des votes ne sont plus possibles, le seul recours reste l’ajournement des consultations voire leurs annulations mais la solution la plus idoine est, car on préserve le principe « démocratique », consiste à radier carrément de la liste des candidats ceux qui gênent l’hégémonie du pouvoir en place. Dans notre cas, voir les grandes villes du pays, les chefs-lieux des anciennes provinces, tombées aux mains des opposants est plus qu’envisageable et ce pouvoir bardé de tous les « awards » possibles de bonne gouvernance n’en voudra pas.
Dans la capitale, en particulier, l’on s’attendait à cette décision de ne pas retenir la candidature de Marc Ravalomanana, l’éternel adversaire du président actuel qui l’a évincé. Ceux qui ont escompté sur la lassitude de l’électorat de cette rivalité, se sont trompés et ne doutent pas de l’issue du scrutin, car même en l’absence de sondages d’opinion ils ne peuvent pas ne pas tenir compte des résultats des dernières législatives et de la ferveur déjà présente des Zanak’i Dada.
Face à cette décision, que va-t-il se passer ? La contestation va prendre quelle forme ? Les dirigeants de l’opposition espèrent peut-être un « remake » des évènements d’il y a quinze ans mais le « ceteris paribus » (toutes choses égales par ailleurs) cher aux économistes n’est pas valable. En effet, la préoccupation actuelle de la population n’est pas d’ordre politique plutôt de celle de la survie économique et puis, l’activisme politique ne semble pas intéresser cette (nouvelle) génération post 2009. Le pouvoir va encore savourer sa « victoire ».
Ainsi vont les choses, faisons le pari qu’il y aura un duel sans conscience.
M.Ranarivao