Pour les Tananariviens, l’image de désolation présentée par leur ville en ce moment reflète cette dégradation de leurs conditions de vie depuis plusieurs mois. Certes, ce sont les intempéries qui mettent à mal toutes les infrastructures de la Capitale, mais ces chaussées défoncées et ces rues avec des nids de poule reflètent la défaillance de tout le système, tous les dirigeants étant mis dans le même sac. La population qui doit lutter pour sa survie subit ce nouveau calvaire avec la résignation et le fatalisme qui lui sont coutumiers.
Antananarivo, une vitrine à l’image dégradée
Les précipitations abondantes de ces derniers jours ont mis à jour les défaillances de l’entretien de la Capitale. Il n’est pas question de pointer du doigt expressément les autorités municipales, mais les travaux de réfection de rues sont de leur ressort. Les fortes intempéries ont très vite mis à nu le mauvais entretien des différentes artères. La CUA a beau jeu affirmé qu’elle ne dispose pas des fonds que devrait lui allouer le pouvoir central et on doit aussi admettre que ce dernier a sa part de responsabilité dans cette affaire. Ce sont des embouteillages monstres qui ralentissent le trafic en ville, les voitures se déplaçant difficilement à cause des énormes trous apparus un peu partout. L’engorgement des canaux d’évacuation provoque les inondations de certains quartiers. L’amoncellement des ordures que les agents de la SAMVA peinent à ramasser s’ajoute à tout le désordre régnant dans la ville. On est en droit de dire qu’il s’agit des problèmes d’Antananarivo et que cette dernière n’est pas Madagascar. Mais c’est la vitrine de la Grande Ile et les observateurs étrangers ont tôt fait de juger le pays à travers l’image de cette ville des mille. Aujourd’hui, on se rend compte de la lente descente aux enfers de la nation malgache. Elle n’a pas encore touché le fond et il n’est pas trop tard pour réagir.
Patrice RABE