Hier vers 04 heures du matin, les riverains de la route menant vers l’aéroport d’Ivato ont été réveillés par les crépitements des flammes et la lumière qui inondait les alentours. La fumée et le feu qui montaient vers le ciel étaient visibles à un kilomètre à la ronde du lieu du sinistre. Une unité de menuiserie avec ses machines et son stock de bois brut ainsi que les produits déjà usinés sont dévorés par le feu. Naturellement, entre Malgaches qui se respectent, les voisins sont venus pour prêter main forte si besoin est, mais ils ont dû s’abstenir et assister impuissamment face à la furie des flammes qui commençaient déjà à monter vers les fils électriques de la Jirama et menaçaient également les habitations voisines. D’ailleurs, les techniciens de la compagnie nationale ont été obligés de couper le courant momentanément pour assurer la sécurité des usagers puisque des câbles pouvaient fondre ou provoquer des court-circuits.
Trente minutes plus tard, les gendarmes de la brigade de Talatamaty, alertés par une fille de joie venue à pied pour les prévenir, et les sapeurs-pompiers de Tsaralalàna sont arrivés sur place. L’absence de borne fontaine dans les parages n’a pas facilité leurs tâches car ils ont dû faire plusieurs allers-retours pour remplir leurs citernes d’eau. Outre les bérets noirs et les soldats du feu, le corps de sécurité civile d’Ivato était venu à la rescousse pour mater le feu qui n’avait rien perdu de sa force en consumant tout sur son passage. Il est à noter que les pompiers de l’Adema, qui sont cantonnés à l’aéroport d’Ivato, n’ont pu venir faute d’autorisation émanant du ministère des Transports. Les soldats du feu sont finalement venus à bout de leur tâche, à force de jets d’eau et après plusieurs navettes de ravitaillement en eau. Cependant, le feu n’a rendu les armes que vers 10 h, ne laissant derrière lui que ruines et désolation.
Incendie criminel ?
Aux dires d’un proche du propriétaire de la menuiserie, le feu serait parti de l’étage de l’entrepôt atelier et que les appareils électriques étaient débranchés comme ils le sont d’ordinaire. Ainsi, il est peu probable que l’origine du feu soit un court-circuit, de plus comment expliquer que l’étage ait pris feu en premier. En outre, la vitesse de propagation des flammes était assez élevée, heureusement pour les maisons avoisinantes qu’il ne ventait pas hier matin, sinon l’incendie se serait propagé sur tout le quartier et aurait fait des victimes, ce qui n’est pas le cas pour cette affaire.
Des pertes colossales
Toujours selon les propos de notre source auprès de la famille du propriétaire de ce complexe de menuiserie, les pertes s’élèveraient à plusieurs centaines de millions d’ariary. Outre les constructions, certes en bois, il y avait diverses machines, comme des scies à ruban, des raboteuses… du bois usiné, des portes, des fenêtres, des planches, des plinthes, des chevrons… Le commandant de la brigade de la gendarmerie de Talatamaty, contacté par téléphone, assure que le propriétaire de la menuiserie portera plainte contre X vu l’importance et les circonstances du sinistre. Cependant, à l’heure où nous écrivons cet article, la plainte n’a pas encore été déposée aux locaux de la gendarmerie. Affaire à suivre.
Guy.R