La maison est neuve, classe et se situe dans une enceinte verdoyante. Le seul hic, aucune voie pour y entrer. C’est un voisin de bonne foi qui a accepté de prêter une servitude de passage et ce n’est que jusqu’à la fin de cette année. Après, ses occupants seront donc obligés d’escalader la clôture pour entrer dans la villa. Une image qui est loin d’être caricaturale si la justice ne réagit pas comme elle se doit, explique Raveloarisoa, la propriétaire. Le problème trouve son origine sur un litige foncier. Elle explique : « Nous avons acquis le terrain en 1992. Nous avons suivi toutes les procédures requises avant la construction. Dans le plan qui a d’ailleurs été approuvé par le service des domaines que la route se situant devant la maison est un sentier public. La matrice des domaines vers 1959 l’approuve également. Plus tard, grande fut la surprise lorsqu’on nous a notifié que ce sentier devient privé et appartient à l’un des voisins. Après une longue bataille judiciaire, le dossier est d’ailleurs en cours à la cassation, le portail a été clôturé. Elle continue dans la foulée qu’une doléance a été déposée auprès du ministère de l’aménagement du territoire. Et finalement, le propriétaire de la villa a eu gain de cause lorsque ledit ministère a ordonné l’expulsion du voisin sur une portion du sentier public. Le présent arrêté a stipulé d’ailleurs de rétablir les lieux dans un état antérieur. Une décision qui ordonne ainsi la démolition de la clôture dans un délai d’un mois. Le délai écoulé, la démolition a été prévue hier en présence d’un huissier de justice. Mais lorsqu’une missive de la cour d’appel débarque en même temps, le projet tourne au vinaigre. Tout le monde rentre bredouille et s’interroge s’il n’y a pas empiètement administratif dans le traitement de cette affaire. La question se pose comme elle se doit lorsqu’un arrêté du ministère de l’aménagement du territoire, qui a d’ailleurs été déjà inscrit dans le journal officiel, a été levé par une lettre de la justice. Et dans tout ce méli-mélo, la villa reste enclavée.
Didi R.
