Samedi dernier, Antsahamanitra était le théâtre d’un évènement exceptionnel : les retrouvailles d’un public avec leurs idoles, mais surtout, les retrouvailles de plusieurs artistes avec la scène et leur passion.
Des textes plus que réfléchis et d’autres plus divertissants, sans prise de tête, des beats instrumentaux de qualité où se glissent parfois des sonorités soul, jazz et funk, des flow enivrants… Le tout, sans tomber dans l’écueil des stéréotypes inhérents au rap. Du rap, comme on en retrouve que rarement aujourd’hui. Samedi dernier, les inconditionnels de hip hop ont replongé dans une autre ère, où seuls comptaient le talent et la créativité. Un retour dans les années 90, où le rap « gasy » commençait à prendre son envol. La belle époque ! Cet après-midi, les groupes « old school », après des années à être restés loin de la scène pour certains, se réconciliaient donc avec le micro. Da Hopp, Mas DNK, Doublenn, Big Jimda, Buddah El taga, Rapadango, MC Tiga Nagar, North & Center, Takodah & Ngah B, Samantha & Kayah, Tovolah Karnaz, 8MM et TST Baz se sont ainsi relayés sur scène pour faire revivre leurs grands succès et renouer avec le public. Public qui a également grandi et qui a troqué depuis longtemps leur baggy tombant et leur T-shirt XXL, mode des rappeurs à l’époque, contre des skinny et straight jean et chemises. Des retrouvailles qui ne faisaient donc pas seulement le bonheur des spectateurs, mais également de ces artistes pour qui, le hip hop n’est pas seulement un genre musical, mais surtout un mode de vie.
Retour aux sources. Revenir à l’essence du hip-hop, à la vibration festive des débuts ! C’est l’esprit qui a animé le concert de « hip hop old school » qui s’est tenu à Antsahamanitra samedi dernier. En clair, renouer avec la fièvre d’une époque où l’industrie du rap restait à inventer et où toutes les disciplines du hip-hop se nourrissaient encore les unes les autres. Ressusciter ces jours bénis encore vierges de toute rivalité, quand les artistes se mesuraient encore à leurs pairs dans les parcs, devant un public exigeant dont les acclamations et non pas les nombres de vue sur youtube et les fans sur facebook demeuraient le seul baromètre auquel se fier. Une ère candide tout entière tendue vers la créativité, puisqu’il ne pouvait y être question de profits immédiats, mais seulement d’amour de l’art et d’une soif de reconnaissance. Un esprit qui se perd, mais heureusement, Tax et ses compères sont là pour le rappeler. Oui, le hip hop old school renaît de ses cendres.
Mahetsaka
