
Photo : Nary Ravonjy
Trois figures marquantes du rock malgache, Iraimbilanja, Tselatra et Green ont chauffé Antsahamanitra hier. Un pont entre les âges et surtout des coupures électriques à profusion.
Parfaite maitrise de la scène, accent musical constant… le tout voilé d’une nostalgie du rock standard correct, des années ’80 et ’90. Le concert « Pentecôte rock » d’hier, rassemblant les ténors, Iraimbilanja, Tselatra et Green ont été à la hauteur des espérances. Le tout rock d’Antananarivo, celui retrouvé sillonnant les représentations underground et aussi le public des scènes conventionnelles, s’est donné rendez-vous à Antsahamanitra pour un moment presque familial. Tenter l’aventure de rassembler du monde au centre-ville un jour de lundi de Pentecôte a été quelque peu un pari.
En première partie, le public a eu l’occasion de retrouver les groupes montants du métal tananarivien. A savoir, Nisea, apparemment emporté par l’ampleur de l’affiche et Spirity, des habitués des rassemblements rock de la capitale. Chauffé, le public qui s’attendait à trois groupes de légendes n’a pas été une mince affaire. Grâce à quelques riffs bien construits sur « Mana », pour Nisea et l’éternelle énergie partagée par Spirity sur scène, l’assistance a acquiescé leur représentation respective.
Papys féroces. Plus d’un quart d’heure après l’ouverture des hostilités, il fallait maintenant faire monter les têtes d’affiche. Du côté du public, tous les âges étaient représentés. Il faut dire qu’Iraimbilanja, c’est déjà plus de trente ans de scène. Green et Tselatra totalise plus d’un demi-siècle. Il n’était pas étonnant de voir dans le public des papys tous contents de jouir du spectacle avec ses descendants tous aussi métalleux. « Qui ne se souvient pas des ‘arendrina’ d’antan avec Iraimbilanja, des moments inoubliables », rappellent Fidy Manantsoa, la cinquantaine révolue.
Les trois formations se sont donc partagées la scène en plus de deux heures de scène. Allant des « Mosoara », « Ilay tsy miova », « Tovolahy »… la hiérarchie a été respectée. Devant la scène, les plus jeunes s’agglutinaient dans la fosse pour marquer l’habituel scénario des concerts de rock malgache. Ambiance bon enfant, « Pentecôte rock » est à réitérer et à élargir même. Ajouter d’autres anciennes gloires de ce genre musical pourrait remplir Antsahamanitra comme un œuf.
Maminirina Rado