
Avec des salaires impayés depuis plusieurs mois, les employés de la Commune urbaine d’Antsirabe crient famine. Face à l’inertie du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation pour régler les problèmes, ils lancent un appel au Président Andry Rajoelina pour que ce dernier prenne les choses en main. En attendant, les employés sont en grève générale et la ville est très mal gérée sur tous les plans.
La Ville d’Eaux n’est plus la même depuis le règne de l’actuel maire Razanakolona. Les vacanciers de Pâques ont pu découvrir une ville en nette dégradation où les routes ne sont plus réhabilitées et les ordures entassées partout.
Laisser-aller
Figurant parmi les plus grandes agglomérations industrielles de Madagascar, Antsirabe a toujours été une ville propre, calme et disposant d’une qualité de vie unique en son genre . Une réputation qui n’est plus de mise ces derniers temps, en raison du laisser-aller dans la gestion de la ville. En effet, avec des routes qui sont pires que les pistes rurales dans certains axes de la ville, il y est de plus en plus difficile de circuler en voiture, en pousse-pousse, à moto et même à bicyclette. Avec un maire contesté depuis des années, mais encore en place jusqu’à maintenant la Commune Urbaine d’Antsirabe n’arrive plus à assurer convenablement les services publics. L’amoncellement des ordures constaté partout constitue l’une des preuves de cette absence manifeste d’entretien de la ville.

Détournement
Sur le plan financier, le maire Razanakolona Paul est accusé de tous les maux non seulement par les employés de la Commune mais également par d’autres entités comme les opérateurs économiques et la société civile. On parle notamment des cas de détournements et d’utilisation abusive de quittances non réglementaires qui ne passent pas par le circuit normal de la trésorerie publique. Sans compter le non-paiement des salaires des employés de la commune depuis des mois. Cela a, d’ailleurs, provoqué une grève générale qui a complètement paralysé l’administration communale.

Inertie
En tout cas, la population se pose actuellement des questions sur l’inertie des pouvoirs publics face aux agissements du maire. A deux reprises, le Conseil communal a voté pour sa destitution mais le ministère de l’Intérieur n’entérine toujours pas cette décision. Selon certaines sources, la Présidence de la République aurait déjà prix les choses en main en envisageant la mise en place d’une délégation spéciale. Des entretiens ont déjà eu lieu pour la nomination d’un PDS afin de remplacer Razanakolona Paul, mais le processus a finalement échoué. Selon certaines sources, cet échec est dû à la pression politique du MMM, un parti politique qui a soutenu le Président Andry Rajoelina lors des élections présidentielles. Ce dernier n’a-t-il finalement pas toutes les latitudes pour décider ce qui est bien pour le pays ? La question se pose car vu l’état de délabrement actuel de la ville d’Antsirabe, le changement est plus que jamais demandé par la population. Aux dernières nouvelles, l’on append que le Commandant du groupement de la Gendarmerie nationale d’Antsirabe a récemment évoqué cette histoire de fausses quittances. Par ailleurs des employés de la CUA dont la majorité poursuit encore la grève générale effectuent des démarches auprès du pôle anti-corruption. On apprend également que le Président Andry Rajoelina a décidé de suivre de près ce dossier.
R.Edmond.