L’information a été diffusée sur le réseau social Facebook. Il s’agit de la naturalisation française du président malgache, Andry Nirina Rajoelina. Bien entendu, cela a suscité une polémique. À Antsiranana, les opinions divergent également. Les pseudo-nationalistes critiquent avec véhémence, souhaitant la démission immédiate de l’actuel locataire d’ Iavoloha. Ceux qui parlent ainsi, sont souvent ceux qui ont été évincés du pouvoir. Compréhensible comme réaction, c’est humain ! Mais, ce qui est intriguant, c’est la réaction des autres ; ceux ayant de la famille installée en France.
Il faut également préciser que l’histoire d’Antsiranana, dès 1885 à nos jours, est étroitement liée à l’Hexagone. Donc, il n’est pas étonnant que la plupart de la population ne soit pas du tout sidérée quant à la naturalisation du président de la République, près d’un quart sont binationaux. « Un président malgache ayant une nationalité française, cela ne m’étonne guère, à Diego, la moitié veut être vazaha sur le papier », a avancé Nathan Beniahy, un jeune homme de 27 ans. Il est fort probable que cette optique ne convient pas aux autres, en l’occurrence les concitoyens des autres régions, car tout simplement, chaque contrée, bien que l’ensemble constitue une nation, ne partage pas la même histoire. Il est tout à fait normal que les groupes humains dans un pays, ne soient pas du même avis sur une situation donnée, car la perception dite populaire n’est pas forcément unique ! L’histoire a enseigné que Diego-Suarez était la base navale française. Quoi qu’elle ait été colonisée, elle se voit avantagé puisque selon elle, la métropole l’a industrialisée.
Ceci n’est pas une critique, ni une ironie, mais l’objectif est d’essayer de comprendre le ressenti des autres malgaches face à la discussion qui semble pertinente ces dernières semaines. En outre, l’hypocrisie sociale règne dans le pays. Jusqu’ici, la majorité des malgaches pensent que la France est un lieu de refuge, ou un eldorado. Oui, le public entend les « tia tanindrazana » – traduit par ceux qui aiment la patrie – discourir à haute voix en ce qui concerne leur position envers l’ex-colonisateur, mais chacun se doute que ces mots sont prononcés du bout des lèvres. Dans l’esprit se dessine déjà l’image de la Tour Eiffel !
Iss Heridiny
