
Hier à 10 heures, les opérateurs du secteur touristique se sont attroupés devant la résidence et bureau du gouverneur de la région Diana. Ils ont brandi des banderoles portant l’inscription « on a faim ». En effet, la faim justifie les moyens, mais on a rarement les moyens quand on a faim.
Après avoir quatre fois adressé leur demande d’audience au gouverneur de la région, les leaders de la manifestation en grève sont reçus dans la grande salle de la résidence. La réunion a duré plus de deux heures. Le cas de Nosy-Be a été évoqué lors de la rencontre. En effet, plus de 2 500 familles résidant sur l’île aux parfums ont bénéficié d’une aide sociale. « Pourtant, Antsiranana est aussi une ville à vocation touristique, y a-t-il deux poids deux mesures ? », s’interroge un guide touristique. Le tourisme est le levier du développement de la ville d’Antsiranana et ses contrées. Pourtant, Nosy-Be est le seul bénéficiaire de l’aide venant du gouvernement parce que c’est dans cette ville que ses membres passent leurs vacances et des moments privilégiés et soins personnalisés, loin du train-train au quotidien, de la pollution de la capitale et du stress. Sans parler des grands établissements implantés dans l’île, dont certains politiciens en sont propriétaires, Nosy-Be est un lieu d’évasion pour ces derniers. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le gouvernement a accouru au chevet des Nosy-béens pour qu’ils ne se mettent pas à contrecarrer les plans de « développement ».
La pandémie a précipité son économie dans une crise sans précédent, sous le choc brutal et immense qu’elle a provoqué pour ce secteur. Des milliers de personnes dépendent du tourisme pour leurs moyens de subsistance dans les districts de Diégo I et Diégo II. Les effets de la Covid-19 sur le tourisme menacent d’accroître la pauvreté.
Iss Heridiny