
Les jeunes, « Mahazo ononon-draha », conscients d’Antsiranana, composés d’organisateurs événementiels, d’artistes, d’influenceurs, d’entrepreneur(e)s ainsi que d’étudiants se sont fait entendre sur la place Foch, hier jeudi 25 septembre. Ils ont également organisé un point de presse.
Vêtus de noir, ces manifestants ont déchargé leur colère. « Nous sommes fatigués. Pas d’eau ni d’électricité. Nous sommes souillés. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus ici. Nous ne pouvons pas garder le silence face à cette situation accablante. La population en souffre beaucoup. Aux autorités compétentes, réglez le problème », s’est exprimé Berthela Fety-Anandra. Certes, le délestage et les coupures d’eau sont des difficultés communes à toute la Grande-Île. Toutefois, à Diego-Suarez, ces trois dernières semaines, l’électricité ne fonctionne qu’une à deux heures par jour. Dans une partie d’Ambalavola, un quartier périphérique de la ville, la coupure d’eau dure depuis un mois et demi… À part les restaurants qui voient leurs frigos dégivrés, les petites entreprises commencent à fermer leurs portes, et les activités culturelles et touristiques sont en veille. Antsiranana est désormais une ville morose qui perd son charme. Ces jeunes conscients ne comptent pas baisser les bras. Par ailleurs, cette contestation dans la ville du Varatraza démontre la détermination de la nouvelle génération. Elle permet également d’éveiller l’esprit des habitants. Ils ont lutté d’une manière pacifique sans casser d’infrastructures étant donné que bon nombre d’entre eux sont des instruits. Force est de reconnaître qu’après les grèves organisées en 2009, la ville de Diégo-Suarez n’a plus levé le petit doigt pour dénoncer l’injustice et les abus perpétrés par les intendants. D’autre part, le mouvement mené par l’enseignant de l’IST-D Radovola Rakotobe au mois de février dernier, a, quelque part, stimulé la réflexion des intellectuels locaux. En sus, la vidéo du numéro 1 de la Région DIANA circulant sur les réseaux sociaux demandant au président actuel de briguer un troisième mandat n’a pas plu à bon nombre de ses concitoyens. « Au lieu d’être au chevet de son peuple, il remue le couteau dans la plaie », a avancé l’activiste Liva Zanajao. Par conséquent, la colère est à son zénith dans la grande ville du nord. En définitive, l’audace de Berthela Fety-Anandra et ses frères d’armes prouve que la ville du Pain de sucre ne se laisse pas faire.
Iss Heridiny