« Halte au coup d’Etat, à l’instrumentalisation du petit peuple, à l’effusion de sang ». C’est la traduction littérale de l’encart publicitaire publié dans les journaux par qui et pourquoi on sait, quand bien même bon nombre des tenants actuels du pouvoir auraient été complices – actifs ou passifs – de ces méthodes durant la transition.
« Aoka izay ! »
L’appel est certes louable et utile pour le pays meurtri par 5 années de crise, mais c’est aussi un aveu indirect d’instabilité 2 ans après l’avènement de la Quatrième République. En témoigne le changement de Premier ministre tous les ans. Sans oublier la majorité à géométrie variable à l’Assemblée nationale qui a aussi connu deux présidents depuis son entrée en fonction le 18 février 2014. On peut également citer les vagues de nominations et/ou de limogeages au niveau des hauts emplois de l’Etat qui partent d’Iavoloha presque à chaque conseil des ministres. Cela risque même de s’amplifier au lendemain du remaniement du gouvernement qui s’avère incontournable après le départ de deux membres pour le palais d’Anosikely. On devrait ajouter à la pub parue dans la presse « Halte à l’insécurité de l’emploi » car cela n’est pas sans impact sur le bon fonctionnement de la machine administrative et la continuité du service public. Les auteurs ou commanditaires de la pub auraient dû également ajouter à « Aoka izay ! », la mauvaise gouvernance, la corruption, le népotisme, le clientélisme, l’impéritie, la démagogie, le trafic en tous genres, l’instrumentalisation des forces de l’ordre et de la justice, l’inflation… Halte également à l’insécurité rurale et urbaine. Halte à l’insécurité alimentaire devant laquelle le régime est dans le déni en refusant de reconnaître l’existence de « kere » dans le Sud. On préfère parler en haut lieu de « situation de malnutrition aigüe » quoique ce soit blanc bonnet, bonnet blanc puisque dans l’un comme dans l’autre cas, on est en face de ventres affamés où il n’y a rien à l’intérieur, même si c’est gonflé de l’extérieur.
R. O