
Le zébu, cet animal emblématique de Madagascar est aussi une source de querelle dans la société. Sans parler du phénomène dahalo dans la partie sud du pays, des familles s’entre déchirent, voire s’entretuent pour avoir de l’héritage. Évidemment, le bovidé demeure la source de richesse, bien que des traces de modernité commencent à être visibles.
Bien avant l’avènement de l’argent, les troupeaux marquent la puissance, le pouvoir et la souveraineté. D’ailleurs, jusqu’ici c’est le cas. Ô combien de compatriotes perdent leur bien à cause des actions malhonnêtes, des abus perpétrés par ceux qui usent de la loi du plus fort. Un véritable coup de grâce. Le comble, on rencontre ce genre de situation à la campagne. Berceau de la culture où devrait régner le respect mutuel, la zone rurale est malheureusement devenue une scène de chamaillage où l’usage pernicieux domine comme jamais. Le savoir-vivre est loin de régner dans ces contrées lointaines !
Affaire contentieuse
« Nous ne sommes pas à l’abri des charlatans et des hypocrites », craint Raissa Angany. Cette dernière se dit également victime. Ayant grandi à Ampondra, une commune rurale située au sud de la ville de Vohémar, région SAVA, cette femme audacieuse est la deuxième génération à avoir protégé la fortune de ses aïeux. « En 1999, mon grand-père avait reçu plus de 200 zébus, une donation qui a été légitimement signée. Le chef du village Madirobe Nosibe Antsahampano et les villageois ont été témoins. Cependant, il a été accusé d’escroquerie. L’année suivante, il est emprisonné. Après quelques mois, il obtient un certificat de mise en liberté. En 2001, nous avons fait appel au niveau du tribunal d’Antsiranana. Cependant, le dossier était introuvable. En 2016, j’ai eu mon master. J’ai pris le relais car j’ai agi, munie d’une procuration de mon grand-père. Après la pandémie, je me suis rendue au tribunal d’Antalaha avec l’intention de retrouver le dossier. Un greffier m’a dit de retourner à Antsiranana. Après avoir fait des va-et-vient, il a fallu attendre février 2024 pour que le tribunal certifie l’innocence de mon grand-père. Je tiens à dire que notre famille n’en serait pas sortie victorieuse sans l’aide de l’autorité compétente. Maintenant nous sommes en 2025. Nous attendons toujours l’exécution du jugement, déclaré le 6 octobre 2023. », a-t-elle témoigné. Cette famille a mené une lutte pour la protection de son héritage. Dans ce pays, beaucoup de Raissa Angany se livrent à une bataille acharnée.
Historiquement, les barea sont plus utilisés pour tirer la charrue. Dorénavant, l’élevage contemplatif est révolu. Aomby (bœuf) est « un chiffre d’affaires », un profit, une ressource naturelle précieuse !
Iss Heridiny