Les débats houleux à l’Assemblée Nationale font désormais tâche d’huile dans notre démocratie naissante. Si c’est tout aussi vrai que les questions autour du bureau permanent relèvent bien plus de la politique que du respect strict des lois, on n’en devait pas minimiser les conséquences que cela entraîne.
Car tout compte fait, cette guéguerre entre parlementaires ne fait pas le bonheur de tout le monde. A fortiori pour cette population qui ne survivrait pas, c‘est certain, à une nouvelle crise.
Un apaisement de façade
Au lendemain de l’élection du président Hery Rajaonarimapianina et les reconnaissances internationales qui s’ensuivirent, on avait crié victoire. Peut-être pas avec la même ferveur d’un supporter de football et son fameux « on a gagné ». Mais c’est tout comme. Car pour une fois, on pouvait goûter à la joie simple d’une légalité non usurpée.
Cette démocratie bien malgache a bien fini par rentrer dans le droit chemin pour que les gens de la rue aspirent à une paix durable et surtout d’avoir de nouvelles opportunités pour sortir du gouffre dans lequel on s’est englué au cours d’une Transition où l’écrasante majorité des Malgaches vivaient sous perfusion.
Bref, il y avait de quoi être fier. Nous étions d’ailleurs fiers d’être sortis de ce guêpier car cela ne conduit nulle part de mener une vie de récluse.
Mais maintenant que toutes les portes nous sont ouvertes, voilà que ressurgissent les démons de la division avec les problèmes que créent nos députés.
C’est comme si l’apaisement tant décrié n’était que de façade. Car on a du mal à cerner cette politique qui veut absolument pousser un camp, fut-il rival, dans l’opposition. Sous d’autres cieux peut-être mais pas chez nous où le partage du pouvoir fut presque un chemin obligé pour gérer au mieux une crise.
C’est dur à admettre mais l’absence d’une véritable opposition comme c’est le cas aujourd’hui semble être la solution la plus adaptée à nos problèmes. Un schéma encore faut-il le dire bien malgache qui plairait bien à nos ancêtres adeptes d’un « fihavanana » pur et dur. Alors pourquoi ne pas faire comme tel et essayer de partager au mieux les intérêts. Car HVM ou MAPAR, ils sont bien, comme l’indique leur titre, des députés de Madagascar. Serait-ce trop demander ?
Clément RABARY