La polémique fut vive et elle aurait pu faire naître une véritable rébellion de la population de Soamahamanina si le projet s’exploitation minière confié à la société minière chinoise Jiuxing SARL n’avait pas été suspendu. La décision prise, hier en conseil de gouvernement, a pour objectif de faire baisser une tension qui aurait pu entraîner de graves affrontements sur place.
Apaiser les esprits à Soamahamanina
Une grande partie de la population Soamahamanina n’a jamais caché son hostilité à l’installation de cette société venue exploiter le sous sol de la région. La rancœur éprouvée depuis le début a été nourrie par les interventions de personnes étrangères à la commune. Très vite, la colère a provoqué un début de révolte que les forces de l’ordre ont eu du mal à contenir. Dans le contexte actuel, l’utilisation de moyens coercitifs pour ramener le calme aurait été particulièrement dommageable pour le régime actuel. Le risque de dérapage étant plus que probable, ce dernier a donc préféré « mettre en stand by » ce projet dont le permis a été délivré de manière tout à fait régulière et avec toutes les garanties environnementales adéquates. Le communiqué du conseil de gouvernement, après avoir détaillé la genèse de l’affaire, précise que « la décision a été prise pour apaiser la tension sociale faisant suite aux manifestations des personnes opposées au projet. Le gouvernement déplore les tentatives de récupération politique… ». Cela va-t-il ramener le calme auprès d’une population sûre de son bon droit ? Il va certainement falloir un certain temps pour apaiser des esprits très remontés contre ceux qu’ils considèrent comme des exploiteurs. Le travail d’explication et de médiation mené par les autorités locales ne sera payant que si le lien de confiance est rétabli. Pour y parvenir, il faut beaucoup de patience et il est nécessaire d’établir un dialogue sincère et sans calcul.
Patrice RABE