
Trois généraux de la gendarmerie et deux autres de l’armée sont déjà passés devant la barre pour plaider leurs causes concernant l’affaire Apollo 21. Ils affirment tous ne pas avoir été dans le complot avec Paul Rafanoharana.
Après le tour des principaux accusés dans l’affaire, la deuxième semaine du procès sur la « tentative d’attentat contre le président de la République et de renversement du gouvernement en place » appelée « Apollo 21 » par son auteur principal Paul Rafanoharana, s’ouvre avec les auditions des généraux de l’armée et de la gendarmerie qui sont mouillés dans cette affaire. En substance, les généraux, comme Jocelyn Ravelonarivo ou Anthony Rakotoarison, clament leur innocence devant les juges et rejettent toute leur implication dans le complot élaboré par Paul Rafanoharana. « Ma relation avec Paul Rafanoharana est strictement professionnelle », a donc soutenu le général de division Anthony Rakotoarison, ancien directeur du cabinet du Secrétariat d’Etat en charge de la gendarmerie.
Ravalomanana. Ce brillant général de la gendarmerie, qui n’a pas caché ses ambitions de devenir le successeur du général Richard Ravalomanana au poste de Secrétaire d’Etat en charge de la gendarmerie pour « finir avec les honneurs » sa carrière au sein de la gendarmerie, est tombé sous les mains de Paul Rafanoharana qui était déjà porté sur son projet « Apollo 21 ». « Le général Richard Ravalomanana nous a partagé, dans son bureau, son souhait de me voir moi, en tant que directeur de cabinet, ou le général Njatoarisoa Andrianjanaka, commandant de la gendarmerie nationale en fonction, comme son potentiel successeur à la tête de la gendarmerie nationale », a-t-il dévoilé, hier, devant les juges. Après cette discussion, le général Anthony Rakotoarison a donc voulu mené un lobbying pour arriver à ses fins. Et il a choisi la piste Rafanoharana qu’il estime « pouvoir soutenir sa candidature auprès du président de la République ». Mais à ce moment-là, Paul Rafanoharana avait déjà autre chose en tête.
Complot. Ces généraux confirment avoir appris le projet de Paul Rafanoharana à la télévision au moment où l’affaire a été divulguée en public après l’arrestation de ce dernier. « J’ai appris au journal télévisé qu’un projet d’attentat contre le président de la République avait été échafaudé. » a affirmé devant la barre, hier, le général de brigade Nicholson Rapo. Cet officier général de la gendarmerie a aussi plaidé son innocence devant les juges concernant le complot contre le chef suprême des armées, élaboré par Paul Rafanoharana et avec lequel il nie toute relation particulière. En mai et juin, c’est-à-dire à un mois de l’éclatement de « Apollo 21 », le général Rapo a affirmé avoir un agenda professionnel surchargé qui l’empêchait de participer « à des réunions privées ». L’officier soutient ainsi qu’il n’est pas dans le coup.
COMGN. Mais son nom a pourtant été cité comme le « potentiel Commandant de la gendarmerie nationale » ce qu’il n’avait, toutefois, pas nié devant les juges. Et c’est dans ce cadre, selon ses dires, qu’il a été en contact à plusieurs reprises avec Sareraka, lequel a joué le rôle de chasseurs de tête dans l’affaire “ Apollo 21 ”. Mais si Nicholson Rapo avait réellement l’ambition d’occuper le poste, il affirme n’avoir aucun lien avec le projet de Paul Rafanoharana qui a déjà été mis sur les rails. Comme son ami, le général Jean Michel Dabaka, qui est proposé dans le projet Apollo 21 comme le « suppléant du commandant de la gendarmerie nationale ». Ce gendarme, également, affirme n’avoir été en contact avec Paul Rafanoharana, ni au courant du projet « Apollo 21 ». Mais, il a reconnu sa relation avec Sareraka.
Antananinarenina. « Paul Rafanoharana m’a appelé à trois reprises mais je l’ai toujours coupé court », a, quant à lui, affirmé le général de brigade Totoarisoa, hier devant la barre à Anosy. Histoire de dire que cet ancien officier auprès de la DGIDIE n’a pas voulu entrer en contact avec l’auteur d’ « Apollo 21 », a-t-il affirmé. Il a été, pourtant, approché par une certaine « Madame Romy » qui lui a révélé que son « nom circulait dans les coulisses pour occuper le poste de Chef d’état-major de l’armée ». Et selon ses affirmations devant les juges, il a été contacté par cette dame qui lui a organisé, par la suite, une réunion éclair avec Sareraka dans un restaurant privé à Antaninarenina. Mais, le général Totoarisoa a affirmé hier au tribunal, qu’il a rejeté, devant ses interlocuteurs, l’offre qu’on lui a proposée.
Rija R.