La sortie de la crise sanitaire se fait en apparence sans encombre. Cependant, il semblerait qu’il s’agit uniquement d’un calme apparent. Les soucis et les difficultés de la vie quotidienne surgissent d’autant plus facilement qu’ils avaient été occultés par la nécessité d’une véritable cohésion face à l’épidémie. La vie a repris son cours normal et tous les conflits sociaux et politiques réapparaissent. Avec eux, apparaît une atmosphère de crispation. Pour le moment, il n’y a que des éclats de voix, mais certains menacent de joindre le geste à la parole et l’ombre des manifestations plane sur la Grande Ile.
Apparition des multiples contestations
Le front uni face à l’épidémie de Covid-19 s’est vite estompé après la sortie de l’état d’urgence. Le pouvoir a aussitôt repris ses habitudes d’avant la crise, en décidant de suivre son programme, sans tenir compte des remarques de ses opposants. Le régime en place semble se sentir en position de force, face à une opposition qui ne veut pourtant pas se laisser faire. Cette dernière commence à élever la voix et affirme qu’elle est prête à pousser la population à se manifester. Pour le moment, il ne s’agit que de propos menaçants, mais ils trouvent un certain écho auprès d’une partie de l’opinion, qui tolère de moins en moins certaines décisions du pouvoir. Le pouvoir, sûr de lui, agit sans tenir compte des protestations. Les remarques faites par certains observateurs sur le manque de dialogue des dirigeants du pays sont acceptées par une certaine frange de la population. Les Malgaches ne veulent cependant pas une nouvelle crise et ils restent pour le moment de marbre. Mais l’accumulation des frustrations peut générer des réactions violentes. Le régime se sent suffisamment assuré de son influence sur la majorité de la population pour ne laisser aucune place à la contestation. Mais jusqu’à quand cela peut-il subsister ?
Patrice RABE