Madagascar, bon gré mal gré, jouit d’une certaine stabilité qui étonne les observateurs venus de l’extérieur. Il est en effet difficile de comprendre cette absence de réaction des Malgaches qui endurent les pires épreuves sans sourciller. La population a passé son temps à avaler des couleuvres, mais elle reste stoïque dans les difficultés qu’elle traverse. Elle est devenue philosophe après les dures années qu’elle a traversées et on ne l’entraînera pas dans des aventures sans lendemain. Cette placidité n’est-elle pas une chance pour les dirigeants actuels pour peu qu’ils sachent offrir de l’espoir à ces compatriotes aujourd’hui totalement désabusés ?
Appel à la conscience de nos dirigeants
Le président de la République a fustigé le manque de patriotisme des Malgaches de la jeune génération. Pour que ses paroles aient de l’effet, son équipe et lui ne doivent-ils pas être un modèle pour ces jeunes qui sont totalement désabusés ? L’environnement dans lequel ces derniers évoluent ne leur donnent pas l’envie de se surpasser. La plupart d’entre eux n’ont aucune perspective d’avenir, car les conditions ne le permettent pas. Les dirigeants qui sont censés les guider ne se soucient pas de leur montrer le chemin d’une réussite saine où le succès est le fruit de l’effort et de l’honnêteté. Devant le contre-exemple qu’ils proposent, il est presque normal que notre jeunesse est entrain de se fourvoyer et de verser dans les combines et les trafics en tout genre. Nous disions hier que l’exemple vient d’en haut. Ceux qui nous gouvernent sont le miroir de cette société qui n’a pas de repère. La corruption, le népotisme et les abus de pouvoir règnent en maître et les mauvaises pratiques se font dans l’impunité totale. Une complicité malsaine et un laisser-faire généralisé empêchent les citoyens de réagir. Les autorités édictent des règles qu’elles ne respectent même pas parfois. Aujourd’hui, on comprend pourquoi le pays est dans cet état. Encore une fois, il faut que nos dirigeants donnent le bon exemple. Si nos dirigeants avaient une once de conscience, ils agiraient pour que Madagascar sorte de cette crise où il s’enfonce.
Patrice RABE