La commémoration des événements de 1947 devrait être l’occasion d’une prise de conscience de tous les Malgaches. 70 ans après ce soulèvement contre l’ancienne puissance coloniale, ce qu’ont fait nos compatriotes de l’époque est très présent dans l’inconscient collectif, mais ne semble pas avoir influencé le comportement des citoyens de notre pays. Le discours du chef de l’Etat lors de la cérémonie qui a eu lieu à Moramanga le rappelle très clairement.
Appel à une prise de conscience générale
70 ans après, la situation dans laquelle se trouve le pays est fort peu reluisante. Les Malgaches dans leur grande majorité semblent avoir abdiqué devant les difficultés qu’ils rencontrent. Ils sont plutôt désabusés devant la situation qui règne actuellement. Les discours du ministre de la Défense et du chef de l’Etat à Moramanga ont dénoncé l’état d’esprit qui règne aujourd’hui et ils ont appelé à un véritable sursaut sur le plan national. Le président de la République a mis en exergue l’amour de la patrie et a affirmé que c’est cette qualité qui manque le plus aujourd’hui. Toutes ces exhortations semblent cependant être tombées à plat devant une assistance peu convaincue par leur portée. Le moment était certes au recueillement et au souvenir, mais aucun applaudissement n’a salué ces belles envolées. L’impression qui prévalait était que ceux qui étaient présents n’étaient pas convaincus par ces affirmations. L’exemple vient d’en haut et les dirigeants au plus haut niveau ne peuvent pas par leurs attitudes les inciter à faire preuve de ce patriotisme nécessaire. Dans le contexte actuel, ce sont toutes les couches de la société qui sont touchées par ce sentiment d’abandon. Les citoyens n’ont plus cette flamme qui peut les pousser à se dépasser pour le bien commun. L’examen de conscience doit être général et c’est au sein de chaque famille que le changement de comportement doit s’opérer. Le ministre de la Défense a fustigé l’amour inconsidéré de « facebook » chez les jeunes. Les parents sont en première ligne pour éduquer ces enfants qui sont les futurs dirigeants du pays, mais ces parents ont besoin d’être soutenus par ceux qui les gouvernent et sur qui ils peuvent prendre exemple.
Patrice RABE