Les opérateurs de la filière avicole réagissent qu’ils n’ont jamais demandé la prise de cette mesure surtout en cette période de sortie de crise.
Effective depuis la semaine dernière, l’application de la TVA de 20 % sur l’importation de poussins d’un jour est fatale pour les acteurs de la filière avicole. En effet, plusieurs milliers de poussins d’un jour ont été tués tout récemment, faute de preneur, a-t-on appris de source auprès du secteur. « Cette mesure que nous qualifions d’anti-économique et d’anti-développement a connu des retombées négatives sur nos activités », racontent les opérateurs vendeurs de poussins d’un jour. Certains opérateurs ont connu une baisse de leur vente de 25 % en une semaine, tandis que d’autres ont dû annuler les importations de poussins d’un jour pour ce mois de septembre car le quota n’a pas été atteint. « En fait, nous importons des poussins d’un jour tous les mois. Sans respect de quota d’une quantité minimale de 30 000 œufs, nous préférons annuler les opérations, car ce n’est plus rentable avec le paiement de fret de l’avion pour leur transport », explique un opérateur.
Victimes. Du coup, cet importateur sera obligé désormais de cumuler ses opérations tous les deux mois, et ce, en fonction des commandes des éleveurs. Quant au vendeur de poulets de démarrage, il a également révélé que le nombre des éleveurs preneurs a connu une baisse considérable. « Il ne reste plus que six clients qui ont passé des commandes au lieu de dix-huit clients avant. Un poulet de démarrage se vend actuellement à 9 700 Ariary avec la TVA de 20 %. Ce sont notamment les petits éleveurs ayant un cheptel entre 200 et 300 têtes qui sont les premières victimes », a-t-il évoqué. Tous ces opérateurs réagissent ainsi qu’ils n’ont jamais demandé à l’Etat l’application de la TVA sur l’importation des poussins d’un jour, même s’ils ne font que collecter cette taxe, puisque cela va se répercuter sur les éleveurs et les consommateurs.
Opportun. « Le poussin d’un jour pondeuse s’achète actuellement à 4 500 Ariary avec la TVA de 20 % contre 3 750 Ariary auparavant. Notre élevage n’est plus ainsi rentable étant donné que les œufs écoulés sur le marché ne trouvent plus de preneurs si l’on répercute cette taxe au niveau des consommateurs », a témoigné un éleveur professionnel. La dégradation de leur pouvoir d’achat ne permet pas aux éleveurs d’augmenter le prix des œufs et de la viande de poulet. Bref, l’application de cette TVA n’est pas encore opportune en ce moment, car les opérateurs n’ont pas pu à peine relancer leurs activités à la sortie de la crise, d’après leurs dires.
Navalona R.
