
Résultats satisfaisants. Le Fonds monétaire international (FMI) débloque un financement de 107 millions de dollars pour récompenser les performances des politiques de développement engagées par les autorités malgaches. Un décaissement pour la poursuite des actions pour le développement.
L’institution de Bretton Woods a annoncé l’achèvement des deuxièmes revues de la facilité élargie de crédit (FEC) et de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) en faveur de Madagascar.
Bouffée d’oxygène
Cette décision du conseil d’administration du Fonds ouvre la voie au décaissement immédiat de 36,66 millions de DTS (environ 50 millions de dollars) au titre de l’accord FEC et de 40,732 millions de DTS (environ 56 millions de dollars) au titre de l’accord FRD. Une véritable bouffée d’oxygène pour l’économie malgache qui, malgré les chocs internes et externes continuent à enregistrer des résultats satisfaisants. « Madagascar a été frappé par une myriade de chocs cette année, notamment des phénomènes météorologiques et un double choc extérieur : réduction de l’APD (d’environ 1 % du PIB) et relèvement des droits de douane américains (à 47 % initialement) » reconnait le FMI qui estime que « ette évolution pèserait sur la croissance, compte tenu de la forte dépendance du pays à l’égard des aides financières extérieures et de l’exposition du secteur de la vanille et de l’industrie textile au marché américain ». Des facteurs qui pourraient selon le FMI débouché vers une révision à la baisse du taux de croissance. « En 2025, la croissance serait inférieure aux prévisions préalables, à 4 % ». Par ailleurs, « le déficit du compte courant s’est creusé pour atteindre 5,4 % du PIB en 2024, en raison de la faible performance de certains sous-secteurs miniers ; il devrait encore augmenter (à 6,1 % du PIB) cette année, dans un contexte de perspectives difficiles pour l’industrie textile et le secteur de la vanille ».
Satisfaisants
Des facteurs défavorables qui n’ont pour autant pas empêché au pays d’enregistrer des résultats plutôt satisfaisants. En effet, le FMI reconnait que « les résultats du programme ont été satisfaisants : tous les critères de performance quantitatifs à fin décembre 2024 ont été remplis et trois des quatre objectifs indicatifs ont été atteints. La croissance de M3 s’est située dans les limites de la clause de consultation sur la politique monétaire. Tous les repères structurels de la période considérée, sauf un, ont aussi été respectés. En ce qui concerne la FRD, un nouveau cadre pour la séquestration du carbone forestier qui favorise la participation du secteur privé au reboisement a été adopté et le Fonds National de Contingence pour la gestion des risques de catastrophes est opérationnel ». Selon Nigel Clarke, directeur général adjoint et président par intérim :«La performance s’est progressivement améliorée au cours du premier semestre du programme, après des retards liés aux élections municipales ; tous les objectifs quantitatifs à fin décembre 2024, sauf un, ont été atteints et des progrès notables ont été accomplis dans la mise en œuvre des réformes structurelles. Les récents chocs climatiques et extérieurs nécessitent de redéfinir les priorités en matière des dépenses publiques, de prévoir des mesures de contingence dans l’exécution du budget et de laisser le taux de change agir comme un amortisseur de choc ». Des pas ont été également franchis dans le domaine énergétique et des hydrocarbures « L’adoption récente d’un plan de redressement pour la société publique d’électricité et d’eau (JIRAMA) est un pas dans la bonne direction. Sa mise en œuvre rapide contribuera à faire face aux perturbations généralisées de l’approvisionnement en électricité des ménages et des entreprises, tout en limitant la dépendance au budget de l’État. La poursuite de la mise en œuvre du mécanisme automatique de fixation des prix des carburants contribuera également à maîtriser les risques budgétaires tout en mettant en œuvre des mesures ciblées visant à soutenir les plus vulnérable ».
Dépenses fiscales
Le FMI dont le rôle est aussi d’accompagner les autorités dans la mobilisation des recettes publiques estime par ailleurs que des efforts restent à réaliser dans ce domaine « Il reste essentiel de poursuivre les efforts de mobilisation des recettes intérieures et d’améliorer la gestion des finances publiques et le processus d’investissement public. Sur ce point, d’ailleurs, les deux parties se sont mis d’accord sur la nécessité de réduire les dépenses fiscales. C’est justement dans ce contexte que le gouvernement a pris l’initiative de retaxer les intérêts des crédits bancaires. On rappelle que les modalités pratiques de cette nouvelle mesure seront communiquées ultérieurement. Le FMI va également dans le sens d’une accélération du redressement de la compagnie nationale d’électricité et dégager des fonds pour les dépenses sociales « Les préparatifs à l’avance au titre du projet de loi de finances 2026 permettra une adhésion plus forte des parties prenantes nationales ; Le budget devrait s’inscrire dans une stratégie budgétaire à moyen terme bien articulée, tenant compte de la mise en œuvre du plan de redressement de la JIRAMA, et crée un espace pour des dépenses de développement essentielles». En somme, la réussite des deuxièmes revues de la FEC et de la FRD ouvre des perspectives positives pour le financement du développement de Madagascar. Le meilleur est à venir.
R.Edmond.