
La « Faosa », période sèche, venteuse et chaude comprise entre les mois d’août et d’octobre, s’aggrave actuellement dans la région Androy. L’eau serait rare et la population serait devenue de plus en plus vulnérable.
Les problématiques d’approvisionnement en eau dans le Sud ne datent pas d’hier. Diverses promesses ont été faites et divers projets, voire des programmes, ont été annoncés quant à la mise en œuvre de solutions pérennes aux problématiques. Pour l’heure, la région Androy souffrirait d’une pénurie d’eau – comme tous les ans. Jointe au téléphone, une source résidant à Ambovombe et non moins un chercheur, fait savoir que « le bidon de vingt litres d’eau s’achète à 500 ariary en pleine ville ». Notre source d’ajouter que « le prix peut augmenter jusqu’à 4.000 ariary dans les villages reculés comme Maroalopoty, Ambazoa, dans la zone sédimentaire ; et Ankoba, dans la zone cristalline ». Interrogée sur la cause de la situation qui prévaudrait dans le Sud, notre source d’attirer l’attention sur le climat particulier de cette région. « La période de déficience en eau coïncide avec la “Faosa”. Cette dernière correspond à une période sèche, venteuse et chaude qui fait la particularité de l’Androy, et qui court entre les mois d’août et d’octobre. L’eau se raréfie à vue d’oeil durant cette période particulière. »
Factures. Les frais d’achat de « bidons jaunes d’eau » constitueraient la principale source de dépenses des ménages dans l’Androy en particulier, et dans le Sud en général. Lesdites dépenses allant de « 120.000 à 200.000 ariary par mois pour chaque ménage », informe notre source. Il conviendrait de noter que ces dépenses ne concernent pas tous les ménages, étant donné la raréfaction de l’eau, mais surtout à cause du faible pouvoir d’achat de la population. La « recommandation » de quarante litres d’eau par jour et par personne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est à juste titre une… recommandation dans cette partie du pays, où certaines familles disposent à peine d’un bidon de vingt litres d’eau par jour. Si ailleurs dans le monde on parle de l’eau pour le développement, dans certaines régions de Madagascar, comme l’Androy, on est encore au stade de l’eau pour la « survie ». Les ventes de bétails à petit prix afin de couvrir les besoins en eau de la famille en sont une parfaite illustration.
José Belalahy