
Les syndicalistes sont divisés en ce qui concerne le système d’avance sur salaire, via la CNaPS proposée pour aider les travailleurs du secteur privé
Si certains syndicalistes, du moins ceux qui se sont exprimé jusqu’ici par des sorties médiatiques, d’autres sont parfaitement d’accord sur l’initiative du pouvoir de mettre en place le système de subventions via la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNaPS) pour les salariés du secteur privé.
Avance subvention
Annoncée par le président de la République, Andry Rajoelina, lors de son intervention dimanche dernier, ce système consiste, rappelons-le à consacrer un budget de 50 milliards d’ariary destiné aux salariés du secteur privé inscrits à la CNaPS. Ils peuvent percevoir, via la CNaPS une subvention de 200.000 et 500.000 ariary, soit l’équivalent de leur salaire mensuel. Une avance subvention sans intérêt que ces salariés doivent rembourser à partir de janvier 2021 par portion mensuelle de 10% de leur salaire. Autrement dit si un salarié prend une subvention de 200 000 ariary, il doit rembourser tous les mois 20.000 ariary à partir de janvier 2021 et ce, sur une période de 10 mois. Les salariés du secteur tourisme et de l’enseignement seront priorisés pour cette avance remboursable dont la distribution se fera en principe à partir du 24 août prochain. Mais déjà une partie des organisations syndicales s’est opposée à ce projet d’avance remboursable par portion. En estimant que contracter ce genre d’avance créera davantage de problèmes pour eux, ce sera un endettement de plus.
Salvatrice
Ce qui n’est pas l’avis d’autres syndicalistes qui roulent plutôt pour cette initiative présidentielle qui leur paraît salvatrice. Des représentants des syndicats Tolon’ny Mpiasa (TM) ; SEKRIMA, FISEMA et CSTM ont rencontré la presse, hier pour exposer leur point de vue pour cette option. « Nous remercions la CNaPS pour les avantages qu’elle nous a toujours octroyés et concernant cette nouvelle initiative pour faire face à la crise, elle nous convient car nous avons un besoin urgent d’argent pour survivre » a expliqué Randrianantenaina Toussaint un syndicaliste issu de TM. Il est même allé plus loin, en ajoutant que 200.000 ariary ne suffit pas et qu’il leur en faut plus avec des conditions de remboursement plus allégées. « Nous souhaiterions, cependant, que le pourcentage du remboursement mensuel soit revu à la baisse afin d’alléger les charges ». a-t-il ajouté. Pour sa part, Rémi Henri, qui a représenté la SEKRIMA d’expliquer qu’il faut plutôt accélérer les procédures afin de permettre aux travailleurs de résoudre leurs problèmes. Il a, notamment, cité la quasi-impossibilité pour les travailleurs de rejoindre leur lieu de travail faute de transports en commun. La CNaPS pourrait par exemple monter un partenariat avec les transporteurs pour trouver une solution. Une manière, en somme, de soutenir que cette intervention de la CNaPS est bien naturelle car elle est avant tout un organisme à caractère sociale dont le rôle est aussi de soutenir ses adhérents durant les moments difficiles. L’essentiel selon ces syndicalistes est de faire en sorte que les réglementations soient respectées.
R.Edmond.