Il y a jusqu’ici deux pactes qui circulent depuis la décision de la HCC sur la motion de déchéance contre le président de la République. Il y a celui qui aurait été élaboré par l’équipe de l’ancien président Marc Ravalomanana et qui était à l’origine du récent piratage du site web de la Présidence. Ce premier pacte dit de stabilité prévoyait trois cas de figure pour le partage de sièges au sein du bureau permanent de l’Assemblée nationale et du futur gouvernement. On ne parle plus actuellement de ce pacte. Depuis mercredi, un autre pacte circule discrètement dans les Palais et au niveau des Chancelleries. Ce pacte dit de responsabilité « en vue du fonctionnement normal des Institutions de la Quatrième République » est proposé par l’ARMADA ou Alliance Républicaine de Madagascar. Ce pacte ne propose aucune clé de répartition. Il se contente de suggérer le maintien des Institutions issues d’un processus démocratique, la présentation du Premier ministre conformément à l’article 54 de la Constitution et la mise en place d’un gouvernement représentatif de toutes les forces politiques à l’Assemblée nationale suivant les résultats des élections législatives proclamés par la CES.
Intimidation. Par ailleurs, l’Alliance d’Ambodivona qui regroupe le Mapar d’Andry Rajoelina, le VPM-MMM, le « Hiaraka Isika », le parti « AVANA » et le parti Vert Hasin’i Madagasikara propose dans son pacte de responsabilité la mise en place des Institutions et organes prévus par la Constitution et la cessation de toutes formes d’intimidation et de poursuites perpétrées à l’endroit des élus et de tout citoyen en raison des divergences d’opinions. D’après nos sources, cette proposition de pacte élaboré par l’ARMADA se trouve depuis mercredi dernier entre les mains du président de la République, le président de l’Assemblée nationale et les diplomates en poste à Madagascar. Ces derniers n’ont pas encore réagi par rapport à cette proposition. Par contre, quelques jours avant la fête de l’Indépendance, le président Hery Rajaonarimampianina avait des réactions virulentes comme si on lui avait déjà proposé quelque chose. Le chef de l’Etat a laissé entendre avec fermeté qu’il ne pourra pas céder s’il s’agit d’aller à l’encontre de l’intérêt supérieur de la Nation. Reste donc à savoir si tout ce que suggère l’Alliance d’Ambodivona dans son pacte de responsabilité répond ou non à cet intérêt supérieur de la Nation farouchement défendu par le chef de l’Etat.
R. Eugène
