
Conjoncture. Cela fait maintenant trois jours que le cyclone Enawo est sorti de Madagascar, toutefois il ne cesse encore de faire parler de lui. En effet, les dégâts causés par ce dernier se font ressentir pour la population même au niveau du prix des produits maraîchers.
Du simple au double. Depuis le week-end dernier, on a pu observer que certains produits, tels que les haricots verts, les carottes et biens d’autres légumes, ont vu leurs prix augmenter considérablement, voire doubler. Pour le cas des haricots verts par exemple, si avant le cyclone le kilo s’achetait à 1 500 Ariary, actuellement cela peut aller jusqu’à 3 000 Ariary. Selon les maraîchers, cette hausse des prix est justifiée. « A cause d’Enawo, une grande partie des cultures a été anéantie, soit par inondation soit tout simplement par les rafales de vent trop intenses de ce cyclone. Automatiquement, ceux dont les cultures n’ont pas été endommagées ont dû augmenter leur prix. De plus, avec la destruction des routes, il devient plus coûteux de faire parvenir les produits en ville » affirment-ils. Cependant, il se trouve que certains d’entre eux pensent différemment : « Etant donné que le cyclone n’a fait qu’une brève apparition d’environ deux jours, il est peu probable que les dégâts se fassent ressentir dès maintenant pour le cas des Hautes Terres centrales. Certes, il peut y avoir une petite hausse des prix, mais celle-ci ne peut être réellement significative à moins que ce ne soit des maraîchers voulant profiter de la situation » disent-ils. Du côté des grossistes, la plupart affirment que le passage du cyclone Enawo n’a jusqu’ici eu aucune répercussion sur les prix des PPN. Devant de telles circonstances, chaque ménage n’a pas d’autre choix que d’encaisser et de supporter, peu importe le responsable : que ce soit ENAWO ou bien simplement les profiteurs.
Relance de l’inflation. Mais encore, il est fort possible que dans les semaines à venir, une intensification de l’inflation frappera la Grande Île. Et cette fois-ci, Enawo fera incontestablement partie des principales causes. Effectivement, maintenant déjà, le prix du charbon par exemple augmente petit à petit : en brousse, si avant le cyclone le sac coûtait entre 7 500 Ariary et 8 000 Ariary, maintenant cela coûte environ 10 000 Ariary. En ville, si avant le sac coûtait 15 000 Ariary environ, actuellement cela peut aller jusqu’à 30 000 Ariary. Pour le cas du riz, déjà celui-ci a dû endurer une pénurie d’eau, maintenant il est confronté aux dégâts d’un cyclone intense. Quelles pourraient être les conséquences de ces évènements par rapport aux prix ? Mais surtout comment la population fera-t-elle face à tout cela alors que même sans cette catastrophe il lui est difficile de joindre les deux bouts ?
Maeva Andriamisaina (Stagiaire)