A l’allure où vont les choses, le TIM de Marc Ravalomanana sera obligé de rejoindre le Mapar d’Andry Rajoelina dans l’opposition.
Une nouvelle configuration politique est en train de se dessiner à l’Assemblée nationale avec la mise en place d’une nouvelle majorité présidentielle. D’après les députés que nous avons pu contacter hier, cette nouvelle majorité parlementaire sera là non seulement pour restaurer la stabilité politique et faire passer la Loi de Finances Rectificatives (LFR), mais aussi et surtout pour soutenir le président Hery Rajaonarimampianina jusqu’aux Présidentielles de 2018. Par ailleurs, cette nouvelle majorité qui ne serait pas fragile sera bâtie autour d’un programme sur lequel l’actuel chef de l’Etat sera jugé dans trois ans. A l’allure où vont les choses donc, Hery Rajaonarimampianina, fort des résultats réalisés par le HVM lors des Communales du 31 juillet, sera candidat à sa propre succession en 2018. Il se démarque dès maintenant par rapport à ses principaux adversaires, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. D’après nos sources, les députés du TIM et du Mapar ne feraient pas partie de la nouvelle majorité présidentielle. Jusqu’ici, ces élus qui peuvent changer d’avis et de position à tout moment ne sont pas approchés par les instigateurs du pacte de responsabilité.
Possible alliance ? Face à cette stratégie des pro-Rajaonarimampianina visant à mettre en place une majorité stable et forte, bon nombre d’observateurs s’interrogent si le TIM et le Mapar pourraient s’allier pour former un bloc politique d’opposition face au régime en place. D’ailleurs, il y a encore trois ans avant les Présidentielles de 2018. Visiblement, l’alliance TIM- Mapar semble être impossible vu la haine qui animait les deux camps protagonistes de 2009. Il serait difficile pour Marc Ravalomanana d’oublier ce que Andry Rajoelina lui a fait subir en 2009 et vice-versa. Les pro-Rajaonarimampianina connaissent cette réalité. Quoi qu’il en soit, le TIM qui a remporté les Municipales dans la Capitale et le Mapar qui a gagné dans trois chefs-lieux de province dont Toamasina, Mahajanga et Antsiranana, semblent être bien partis pour affronter le HVM qui a fait une razzia lors des Communales du 31 juillet, et ses futurs alliés aux Présidentiels de 2018. Bref, le paysage politique dans lequel seront tenues les Présidentielles de 2018 se dessine déjà. On pousse Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina à se positionner. Aux formations politiques autres que le HVM, le TIM et le Mapar de choisir: adhérer à l’un des trois groupes politiques majeurs ou faire cavalier seul.
R. Eugène
