Arianne Rafalimanana s’investit à fond dans son nouveau projet. Connue pour son expérience dans l’enseignement, elle nous a confié qu’elle a évolué dans l’éducation secondaire jusqu’à la formation d’adulte. Qu’elle a passé 40 ans de sa vie à penser et à enseigner. D’abord la langue de Molière. Ensuite le marketing et le leadership. Depuis un moment, Arianne Rafalimanana dont le talent d’opérateur économique dans le domaine touristique n’est pas un secret, est sur la voie de mettre en place « une école qui rend nos enfants heureux ». Un projet qui touche l’homme. « C’est une formule qui a marché partout ailleurs. Pourquoi pas à Madagascar », affirme-t-elle. Interview.
Midi : L’éducation à Madagascar. Qu’en pensez-vous ?
Arianne R. : On réfléchit beaucoup parce que l’éducation est un grand problème dans notre pays. Les régimes au pouvoir successifs n’ont pas beaucoup investi dans l’éducation, donc dans l’homme. Le système d’éducation a un point faible, les éducateurs. Ils n’ont ni la chance ni les moyens indispensables de pouvoir transmettre l’éducation à jour. Pour remédier à cette situation, il faudrait adopter des solutions draconiennes et tout recommencer. J’estime, en effet, qu’il faut faire table rase du passé et revoir une nouvelle forme d’école. J’ai eu l’occasion d’être en contact avec des jeunes pour des écoles alternatives dont l’objectif était de rendre les enfants heureux.
Midi : A qui s’adresse votre nouveau projet d’école ? Et en quoi sa création est-elle avantageuse ?
Arianne R. : C’est une école qui n’est pas si nouvelle que çà. En vérité, il n’y a qu’à Madagascar qu’elle n’existe pas. Sa mise en place nécessite des éducateurs qui souhaitent voir des enfants et des jeunes à la fin de leur cursus devenir des gens responsables et développés. Tout nouveau projet est un défi. Nous devons trouver les gens qui considèrent l’éducation autrement. Mais il faudra énormément de formation et de changement de paradigme. Mon projet sera prêt d’ici un an.
Midi : Avez-vous des exemples de réussite dans ce domaine dans d’autres pays ?
Arianne R: Ce projet a pour origine les Etats-Unis. Mais les écoles qui rendent les élèves heureux sont courantes en Europe du Nord. Elles existent aussi en Inde et en Afrique. Les écoles du type Montesori (du nom de son créateur), ont du succès. Les étudiants qui en sortent ont totalement réussi dans leurs vies.
Midi : Votre projet rencontre-il des obstacles pour sa réalisation ?
Arianne R. : Oui, il y a trois obstacles à surmonter. D’abord celui qui relève des ressources humaines parce que ces écoles peuvent être ouvertes à tous les niveaux. Ensuite, ces écoles coûtent cher parce qu’une bonne éducation n’a pas de prix. Enfin le troisième obstacle est structurel. Ces écoles sont près de la nature et plaide pour l’environnement.
Midi : C‘est quoi être heureux pour vous ?
Arianne R. : C’’est être libre. Libre d’apprendre ce que l’on veut. C’est d’être permis de se tromper. C’est apprendre autrement.
Recueillis par Z.R