
Hier, les 219 membres de l’AV7 se sont rendus à Ambohitsorohitra pour toucher leur dernier paiement.
« Une injustice ». C’est ainsi que les membres de l’Association des victimes de la tuerie du 7 février 2009 à Ambohitsorohitra considèrent la décision du régime Rajaonarimampianina de suspendre leurs subventions. Faut-il rappeler que depuis 2009, les proches de ceux qui ont trouvé la mort et les blessés lors de cet évènement perçoivent une somme de 200 000 Ariary (1 million de Fmg) par mois venant de l’Etat en guise d’indemnisation. Hier, les 219 membres de l’AV7 se sont rendus à Ambohitsorohitra pour toucher leur dernier paiement. La décision annoncée par la présidence de la République depuis le début de cette année 2016 a donc finalement été appliquée. Et ce, même si au mois de mai, une délégation des victimes du 7 février a déjà demandé une audience auprès du président Hery Rajaonarimampianina pour réclamer le maintien des aides financières dont ils bénéficient. Cette nouvelle décision provoque actuellement un bras de fer entre l’Etat et l’AV7. Hier, les membres de cette association ont haussé le ton contre la Présidence de la République. Pour eux, Ambohitsorohitra n’a pas tenu parole. Pourtant, en guise de mesure d’accompagnement contre la suspension des aides financières, le régime propose un travail.
Recrutements. En effet, l’Exécutif prévoit de recaser au niveau des différents ministères les 219 victimes de la tuerie d’Ambohitsorohitra. En quelque sorte, la Présidence opte pour un développement participatif. « Rien n’est gratuit. Tout travail mérite salaire ». La question est toutefois de savoir comment le régime envisage d’embaucher au sein du Corps des fonctionnaires des individus composés généralement de handicapés physiques et des personnes âgées. Il convient de noter en effet que bon nombre des membres de l’association AV7 ont plus de 50 ans. D’après les informations, ceux qui sont incapables de travailler peuvent présenter un de leurs proches pour occuper le poste proposé à leur place. Nul n’ignore toutefois que pour une Administration plus efficace, la question de la compétence et du savoir-faire devrait être prise en considération dans les recrutements. Qu’en est-il également des autres diplômés qui peinent à trouver un emploi et qui échouent chaque fois lors des différents concours administratifs à cause des corruptions et du clientélisme ? Certainement conscients de tous ces problèmes, les membres de l’AV7 ont décliné cette proposition de la Présidence. Ils refusent de travailler et réclament tout simplement le paiement de leurs indemnités mensuelles d’un million de Fmg. Pourtant, de son côté, le régime Rajaonarimampianina, faisant face actuellement à des difficultés financières, cherche à diminuer les dépenses de l’Etat. C’est pourquoi l’on cherche à tout prix à suspendre les subventions octroyées à l’AV7.
Davis R