Grand écart entre la poésie et l’art contemporain, l’exposition que prépare Tahina Rakotoarivony, intitulée « Antsa », se tiendra à l’Is’art Galerie Ampasanimalo à partir du 12 juillet. Selon les premières informations, il s’agit d’une installation « inspirée d’un recueil (Antsa) de l’écrivain Jacques Rabemananjara ». C’est donc un voyage dans le temps que propose cet artiste contemporain. C’est également une sorte de démystification des mots à travers le visuel. Ce sera intéressant de voir l’expression adoptée par Tahina Rakotoarivony pour mettre en relief ces écrits.
D’autant qu’il s’attaque à une montagne de la littérature malgache francophone. Jacques Rabemananjara est un virtuose des rimes, reconnu par les meilleurs comme Aimé Césaire. Il manipule l’espace émotionnel avec un style épais, parfois illuminé et profond. Tandis que l’artiste contemporain, un des meilleurs actuellement sans doute, possède un champ d’expression très développé. A se demander, au-delà de l’inspiration artistique, si c’est avant tout une histoire de rencontre entre deux artistes aux facettes multiples. « Antsa » se présente comme l’évènement artistique du mois de juillet.
« Antsa », une poésie écrite vers la fin des années 40, possède une histoire particulière. Puisque cette poésie a été écrite durant le séjour en prison de Jacques Rabemananjara, fervent nationaliste et soupçonné d’avoir manigancé les évènements de 1947. Durant sa détention, il a subi les souffrances et la torture que les Français colonisateurs lui infligeaient. Difficile de trouver « meilleure condition » pour écrire des rimes se projetant vers une liberté imaginaire. « Antsa » a été l’une des œuvres du poète qui lui a donné le surnom de « Chantre de la négritude ». Le vernissage de l’exposition débutera donc à 18h30 à l’Is’art Galerie Ampasanimalo.
Maminirina Rado