Des œuvres raisonnées, faciles à comprendre pour mettre en avant l’atelier de broderie attenante au Flow Gallery Ivandry, sont exposées à travers « Le crépuscule des promesses éternelles » de Joël Andrianomearisoa du 25 au 29 novembre. Du moins, l’artiste contemporain cherche à mettre trois mondes interdépendants dans cette installation, faisant plutôt penser à un tableau triptyque allant de la volatilité des passions, jusqu’à la concrétisation matérielle des idées, en passant par le truchement débroussailleur du mécanisme constructif. Petit à petit, l’objet d’art ici prend corps, ou devient mot pour le cas de Joël Andrianomearisoa. De ses « tableaux » en tissu, bariolés de traits abstraits situé au rez-de-chaussée de la salle. En haut, sur la grande mezzanine, les mêmes tableaux en tissus, cette fois avec des mots lisibles et des ratures éparpillées, le visiteur ou la visiteuse plonge dans le monde créatif de l’artiste. Ce qui aboutit à la fin à des cadres solides avec des mots comme « Nofy », « Fo », « Spleen », « Dusk », « Eny »… la promesse, sa promesse. Les Malgaches ont comme coutume de signifier l’intemporalité par la pierre érigée, la matière dure reste inviolée par le temps. La particularité de ces tableaux en tissu, ils ont été « dessinés » par des spécialistes, des artistes pour leur pétillante cheffe de file de la broderie. Le style artisanal est hautement technique, de l’orfèvrerie pour ainsi dire : peinture sur piqûre. Le process est introuvable ailleurs, en utilisant entre autres, du pétrole et du bleu azur. Joël Rabesolo a d’abord esquissé ces lignes, ces mots… sur un fin papier. Ensuite, l’atelier a, en utilisant le langage de la bande dessinée, « crayonné » ces esquisses. Cela équivaut à des mois de travail. Et souvent, derrière la simplicité se cache la complexité de la réalisation.
Maminirina Rado