A Ampefiloha, à Ampandrana et à l’université d’Ankatso, grâce à la programmation du Craam à travers le projet M’KoloSaina, l’art de la rue transforme les villes. L’initiative des jeunes est louable !
Tandis que certains remplissent leurs murs virtuels et taguent leurs amis, les artistes eux préfèrent taguer les murs de la ville pour les rendre plus beaux et plus attractifs. Une prise de responsabilité louable puisque grâce à leur talent et à leurs initiatives, les quartiers se transforment. A Ampefiloha, le projet Rangotra, mené par Jamerla Koon Action, égaie le quartier, et crée une véritable galerie à ciel ouvert qui mérite le détour. Une fresque murale loin des peintures défraîchies, ou des messages politiques stériles. La visite peut même se transformer en circuit touristique ! Pourquoi pas ?! C’est un peu partout dans le quartier que les murs parlent grâce à des œuvres artistiques. Il aura fallu 5 jours pour peindre ce grand mur, et cela a valu la peine.
A Ampandrana, le festival Kolontsaina anaty Elakelatrano a également transformé le quartier. Grâce à l’initiative de jeunes, encore une fois, les artistes ont pris leurs pinceaux pour s’éclater sur les murs. Désormais, le quartier est plus joli, et l’on fait attention à ne pas salir puisqu’il s’agit là d’œuvres d’art, et les riverains apprécient. Les artistes ont pris 2 jours pour tout peindre, et là aussi, le résultat est à la hauteur des attentes.
A l’université d’Antananarivo, le mois consacré à l’art des rues, dans le cadre du « Street arts in da place » du projet M’KoloSaina, promet beaucoup. Ici, l’on parle de toutes les disciplines d’art relatives à la rue, allant du hip hop (musique et danse), au slam, au stand up, au spectacle, aux sports de glisse, mais aussi au graff. Les 13 et 14 mai, les tagueurs et passionnés de graffitis seront les bienvenus pour réaliser une fresque géante sur un mur de 200 m².
Dans ce pays, alors que les élus sont affairés ailleurs, laissant la population dans l’insécurité et la misère, prétextant l’éternelle pauvreté du pays, les jeunes ne se laissent pas faire et réagissent, en embellissant leurs quartiers. C’est dire que la notion de patriote ne passe ni par le pouvoir ni par l’argent, mais par la volonté !
Anjara Rasoanaivo