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samedi, juin 29, 2024
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Art : Le talent malgache n’est pas « reconnu »

Inspiré par la culture, l’art malgache a un style original.

Jusqu’ici, la perception de l’art malgache est influencée par des constructions intellectuelles figées qui, au début du XXème siècle, faisaient partie d’une idéologie caractéristique de l’époque coloniale. De ce fait, on assiste à un mouvement que certains appellent la « mystification » de l’art. Cette évolution privilégie les recherches sur l’association entre certains « fétiches ». Sous un autre angle, les rituels à Madagascar sont limités à des coutumes et traditions.

Certes, chaque société a ses propres savoir-faire, ses connaissances et ses rituels privilégiés et privés. Mais les étrangers assimilent l’art malgache à un art primaire.

L’appréciation de l’art malgache est un phénomène du XXe siècle, associé à des artistes et collectionneurs européens. En effet, l’idée d’une formelle était aussi le produit des sociétés occidentales. Cette idée a servi à transformer les créations culturelles en objets de valeur et d’appartenance sentimentale, objets que les Etrangers pouvaient apprécier en dehors de tout contexte culturel.

La période coloniale et postcoloniale a affecté, de manière profonde, la plupart des artistes malgaches. Les arts inspirés pendant ces périodes participent à la fabrication de l’art malgache contemporain. Le réseau , l’atelier, l’apprentissage et l’expérience dans lequel s’insère la création artistique est semblable à celui mis en place avant le colonialisme, auquel s’est ajouté le modèle colonial d’enseignement de l’art, qui accorde de nouveau une grande considération aux pratiques précoloniales.

Les sculptures et les toiles made in Madagascar sont devenus des objets prisés par les collectionneurs de l’art depuis l’époque de la colonisation. Pour ces amateurs, « l’art primitif représentait leur propre ouverture d’esprit, voire une association à l’ avant-garde. Pour les galeries d’art, il s’agissait de la marchandise de la culture d’autrui. La mise en valeur des qualités esthétiques, définies par les Occidentaux de façon à dissocier les objets de leur contexte culturel servait les intérêts des collectionneurs et surtout des marchands d’art. Pas besoin de connaître, ni d’apprécier la culture d’origine, si on peut apprécier l’objet au nom d’une présumée esthétique universelle ».

La mutation la plus fondamentale se produit dans la conception même de l’existence. La société traditionnelle malgache était essentiellement une société cohérente. Elle reposait sur une structure bien organisée, dirigée par un certain nombre de concepts spirituels qui se marquaient, en une structure identique, dans les différents domaines. L’art malgache est souvent mêlé avec l’univers astronomique, sur la géographie, la culture des champs, les techniques, le vêtement et la parure ainsi que sur les règles sociales. Ce qui lui donne un style original. Mais il n’est pas considéré comme de l’art. Cependant, toute chose a une cause, bon nombre de Malgaches ne disposent pas d’objets d’art dans leur demeure. Ils n’ont pas la volonté de la conservation des vestiges. Ce qui est le cas contraire en occident, un bijou, une cuillère, peuvent passer entre les mains de plusieurs générations d’une famille.

La conscience générale permettant d’édicter des règles de la valorisation du patrimoine est le dernier des soucis du gouvernement. Si dans la capitale on rencontre quelques centres culturels, ceux-ci se font très rares dans les autres régions.

Les musées d’art contemporain sont quasi-inexistants à Madagascar. La création contemporaine malgache se vend mal dans les quelques galeries des principales villes du pays. Alors, c’est à l’étranger que les artistes doivent exporter leurs œuvres. Ce dernier influence donc la façon dont l’art est défini et perçu dans le monde artistique. Ce sont les étrangers qui tiennent une place importante dans l’émergence de cet art contemporain sur la scène internationale. Le dialogue interculturel du monde de l’art rencontre de nombreuses difficultés notamment à cause de la puissance de ce modèle occidental, qui veut imposer ses propres définitions. C’est pourquoi la question du post-colonialisme revient sans cesse dans le discours depuis de nombreuses années.

Iss Heridiny

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