
Il ne se met en scène que très rarement. Aujourd’hui, Isaac Azaly revient sur Tana pour présenter les résultats de ses récentes recherches.
Place à l’expo du soulman de la peinture à partir de demain au Craam ! Autodidacte, Isaac Azaly maîtrise plusieurs techniques. Pop art, bad painting, collages, graffiti… Il joue sur plusieurs registres. « J’essaie toutefois de me définir comme un artiste de l’Afro pop art, pensé comme un métissage culturel (culture afro-américaine, africaine, franco-africaine et malgache) à travers la musique, l’Histoire du peuple Noir et les différentes vagues artistiques influentes qui en découlent », précise-t-il. Dans le cadre de « Trafic de stéréotypes », il mettra cependant plus en avant la technique de pochoir et son talent de sculpteur. A travers cette œuvre qui met en relation toiles, sculptures et installations vidéo, l’artiste va mettre en scène, en cause, un monde saturé d’informations où germent tous les stéréotypes secrétés par l’éducation scolaire et familiale, les valeurs culturelles étrangères (ou non), les religions, la science et la technologie. Isaac de justifier son thème : « Que m’importent vos bocaux étiquetés, j’ai le mien et j’en suis. Que les galeux de l’intellect se frottent entre eux du prurit de dominer et d’être dominé, de frustrer et d’être frustré, de souffrir et de faire souffrir ».
Passionné. Isaac, de son vrai nom Azaly Zakaria est tombé amoureux de la peinture et s’est initié lui-même à cet art. Il a expérimenté, imposé sa signature. A force de persévérance, il a fini par trouver sa place. En 2010, il signe sa première expo à l’Alliance française de Mahajanga. Intitulé « Afro Div’art et Couleurs musicales », cette expo mettait en avant l’affirmation de soi à travers l’histoire de la lutte sociale afro-américaine et les vibrations de la Soul Music. En mai 2011, il continue à travailler sur les contrastes du monde culturel noir et ses paradoxes à travers une série de toiles exposées au Tiki Bar, toujours dans sa ville natale, à Majunga. Se voulant toujours plus original, l’artiste partage, cette fois, la vedette avec la slameuse Joey Aresoa. Il réalisera au cours de cette même année, une performance pour l’ouverture officielle du Festival de danse contemporaine « I trôtra » à Mahajanga. Inconditionnel de Basquia (pour son habileté à retranscrire les conditions de son peuple, avec des images parfois violentes ou la simplicité abstraite de ses tags), également fan de Keith Harring ou de Robert Combas, le jeune homme associe la plupart du temps, une idée, un thème social à son expo. Ce jeudi, ce sera sur le stéréotype. Une expo qui sera disponible à partir de demain matin dans les locaux du Craam, dans l’enceinte de l’université, à Ankatso.
Mahetsaka