
Dans l’art, le fer a ceci de permanent : l’absence de doute en se suffisant à lui-même et cette faculté à rejeter toute désorientation par sa martialité. Avec « Vertige de la cour », nouvelle œuvre en grandes mesures de Sylvain Subervie qu’il présentera pour la première fois dans sa galerie à Ambatobe le 17 avril, l’artiste tente un contre–pied. « L’œuvre est instable », prépare–t–il. Comme dans les cours royaux du monde entier, et sans doute encore aujourd’hui dans les hautes sphères du pouvoir, dans la cour « à un moment donné vous pouvez vous trouvez en haut, un autre jour vous pouvez vous retrouver en bas ». L’œuvre est donc porteuse de réflexion, plus introspective que ses immenses « poissons » et ses « cent guerriers ». L’âge avançant, Sylvain Subervie semble se poser un instant et questionne à sa manière, à travers « Vertige de la cour » et ses 3,50 mètres de hauteur, environ 6 mètres de large et plus de 2 tonnes à la balance. Cela peut être « un moment ludique… cela peut aussi permettre de réfléchir. L’œuvre est instable, il a fallu un an pour la mettre au point », poursuit–il. L’idée lui est venue à la suite d’une entrevue avec la curatrice du château de Versailles, en France. L’aura des lieux a aussi contribué dans l’inspiration de l’artiste, qui se défend pourtant. « Pour moi d’abord c’est la création, après j’y introduis un concept ». Il faut s’attendre ainsi à un ballet des matières lors de la première du mi–avril. Avant que l’œuvre ne s’envole vers cet ancien palais royal français. Pour Madagascar, Sylvain Subervie caresse le rêve de compléter ses 100 guerriers par 1 000 qu’il présentera à Tananarive, ville des Mille.
Maminirina Rado