L’annonce de son décès mercredi dernier a été un coup de tonnerre pour ceux qui apprécient le groupe Lôlô sy ny Tariny, pour ceux qui travaillent dans le secteur des médias, mais aussi pour ses amis et sa famille…
« Mangina ilay lokanga, very olomanga… ». La musique s’est tue un moment. Puis, ce petit air de violon sur les compositions des chansons de Lôlô sy ny Tariny s’est fait assourdissant. Non pas de cacophonie, mais d’un silence rugissant qui reflète un mal que l’on ne peut exprimer, qui vient du cœur. Tout est si rapide, de la vie au trépas, il n’y a qu’un pas. Un pas que jamais on aurait pensé qu’un homme comme Sammy pourrait enjamber. Car il y a de ces gens que l’on pense immortel, ces hommes de l’ombre qui tapissent nos vies, qui nous donnent envie de nous surpasser, parce qu’ils nous ont élevés ainsi. Plusieurs de ses collaborateurs reconnaîtront ainsi ce goût de la rigueur et de la perfection. Ne jamais se reposer sur ce qui est acquis, mais se dépasser et faire son travail comme il faut. Sammy nous a tous transmis la valeur du travail bien fait, et c’est sans doute le plus grand héritage qu’il a laissé à tous ceux qui ont collaboré, travaillé et appris de ses formations.
Souvenirs. Aujourd’hui, les souvenirs jaillissent, et les sourires commencent à s’esquisser. La douleur et la peine de la perte de cet oncle, de ce frère, de ce papa, de cet être cher perdurent, certes, mais les souvenirs de ces années que l’on a passées auprès de lui redonnent le moral. « Cela me rappelle nos séances de balance, avant les concerts et les cabarets. Avec Bebey, il parlemente, car il faut effectuer les balances même si l’on chante depuis des décennies… », se souvient Benny, plongé dans ses souvenirs. Des bribes d’histoires que tous ceux qui ont partagé un bout de chemin avec lui se remémorent, pour se recueillir, et pour panser une blessure profonde qui prendra du temps pour se refermer. Sammy est parti dans l’autre monde, mais ses valeurs se sont transmises, et tant que ses souvenirs inonderont nos pensées, il vivra toujours parmi nous.
Anjara Rasoanaivo