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lundi, octobre 6, 2025
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Artistes face à la crise : Entre résistance et résignation

Les artistes sont sur le front.

Bolo, Kix, Marion, Nate Tex, Oladad et Y-zit ont soutenu la manifestation de la Gen Z ces trois derniers jours. La contestation a ainsi pris une dimension inédite. Les stars ont quitté le confort de leurs demeures pour rejoindre le peuple, car elles en font partie. Leurs larmes ne sont pas celles provoquées par les gaz lacrymogènes, mais celles de la tristesse. Madagascar se meurt, à bout de souffle. Écrire des textes poignants, enregistrer des morceaux de ralliement, ils l’ont fait tout au long de leur carrière. Mais l’État semble faire la sourde oreille. Ces prises de position ont souvent été perçues comme de simples animations par le pouvoir.

Sur le front

Ces leaders d’opinion ont choisi la lutte, la confrontation directe. Un choix risqué, certes, mais leur détermination les pousse à brandir des pancartes et à descendre dans la rue. Les artistes ont toujours accompagné les grandes révolutions malgaches : en 1972, 1991 ou 2002. Mais celle-ci s’annonce comme la plus marquante de toutes, tant leur mobilisation est massive. Majoritairement issus des générations Y et Z, ces esthètes veulent en finir avec la corruption, les abus de pouvoir, l’autoritarisme déguisé et la politique de l’autruche — autant de maux qui gangrènent la société malgache. Autrement dit, leur expression artistique est un message direct au pouvoir : « Nous ne sommes ni manipulables ni malléables. Nous avons nos convictions et nous y restons fidèles », peuvent-ils résumer.

Lutter autrement

D’autres artistes, notamment des écrivains et poètes contemporains, ont choisi de s’exprimer à travers leurs œuvres. « J’exprime mes idées à travers mon art et mes réflexions. En tant qu’éducateur, j’ai un devoir de réserve, mais cette manifestation m’a inspiré un nouveau recueil. Je défends la liberté d’expression et la non-violence. Je soutiens les mouvements qui visent à libérer le peuple, dans le respect des droits humains », explique Libertador. L’écrivain, actuellement en train de finaliser son sixième recueil intitulé Valise poétique, précise : « Inspiré de la valise diplomatique, ce livre est un manifeste de mots libérés de la censure, témoignant des luttes quotidiennes de nos concitoyens. »

Plus en sécurité à la maison

À l’inverse, certains artistes préfèrent rester chez eux. « Honnêtement, nous sommes rongés par la peur. Nous sommes très inquiets. Nous ne pouvons pas donner de concerts alors que c’est notre seule source de revenus. Nous sommes à terre », confie un manager. Le secteur artistique, déjà durement frappé par la pandémie, subit une nouvelle fois un coup d’arrêt. « Cela a un impact considérable sur notre métier », ajoute-t-il.

Résilience ou résignation ?

Les divergences d’opinion sont palpables. Conscients de leurs droits et de leurs devoirs, les artistes de tous horizons agissent selon leurs convictions : certains extériorisent leur mécontentement, d’autres s’inspirent du contexte pour créer, tandis que beaucoup espèrent simplement un retour à la normale. Résilience ou résignation, dévouement ou peur, cause commune ou intérêt personnel : chacun a choisi sa voie. Mais une chose est sûre — la mobilisation des artistes change la perception de l’art. Les acteurs de ce domaine ne sont pas de simples divertisseurs ni des rêveurs déconnectés : ils sont avant tout des patriotes, et non des figurants pour les cérémonies officielles.

Iss Heridiny

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