
Lors du lancement officiel de la 24e Conférence des Parties (COP24) lundi, l’importance capitale de la dimension humaine et de l’engagement de tout un chacun dans la lutte contre le changement climatique a été mise en exergue par Sir David Attenborough. Dans cette approche, l’Art qui représente un langage universel, a un rôle important à jouer.
L’Art est en effet le reflet d’une culture, d’une histoire, d’une façon de représenter le monde et de s’y projeter. Il touche ainsi ce qu’il y a d’intrinsèque à l’individu certes, mais aussi son affect, tout en ayant le pouvoir de l’interpeller, l’influencer et éveiller sa conscience ; et même le pousser à l’action. A l’heure où les effets du changement climatique sont tellement intenses et évidents, que la planète et les milliards d’être humains qui la peuplent sont constamment sous pression, d’autres modalités d’actions à mener pour mobiliser le plus grand nombre à s’engager à son échelle pour lutter contre les effets du changement climatique sont recherchées activement par les acteurs œuvrant dans le secteur. Ainsi, lors des deux semaines ayant précédé la COP 24, les Nations Unies ont lancé la campagne qui promeut l’activisme du plus grand nombre en faveur du climat. « Act now.bot » était l’occasion pour des millions d’individus à travers le monde d’interpeller leurs dirigeants à plus d’actions en faveur du climat. Comme l’a dit Sir David Attenborough hier : « Ils veulent vous montrer – vous les dirigeants qui prenez les décisions politiques – que vous devez agir ! » Il est temps pour plus d’action, de la part des décideurs, car cela n’est une surprise pour personne, les décisions climatiques se prennent dans les plus hautes sphères des hémicycles politiques, mais leurs conséquences sont vécues multilatéralement. Les scientifiques peuvent trouver les meilleures techniques, les journalistes les communiquer et maximiser la sensibilisation, mais la mobilisation devrait être massive, venir de tout le monde. Le grand public ne comprend pas forcément ce qu’est le stockage de carbone, le réchauffement climatique et la pollution atmosphérique, etc. ; mais avec des messages plus accessibles et plus proches de ce qu’il vit au quotidien, il finira progressivement par comprendre et adhérer à la cause.
Langage universel. L’Art est depuis une dizaine d’années entré progressivement dans le rang des dispositifs et modalités de sensibilisation à la cause climatique : et les résultats sont positifs. Ainsi, pour cette COP 24, une association dénommée « Energy 50 » poursuit, entre autres activités tendant au développement durable, la promotion de l’Art en faveur autant de l’épanouissement de l’individu que de la promotion de la lutte contre le changement climatique. Un responsable au sein du projet confie : « Nous avons choisi l’Art, car il permet de lever les barrières tout en se nourrissant des différences et diversités. C’est un langage universel, et si on arrive tous à ‘bien’ le parler, de nombreux changements positifs et tout autant universels peuvent apparaître. Cela peut être transposé aux questions climatiques, nous sommes tous concernés par le changement climatique, mais nous ne le sommes pas de la même manière et avec la même intensité. L’Art avec toutefois une petite approche technique permet d’avancer beaucoup dans la recherche de situations communes. » Depuis que le projet a été lancé il y a 7 ans, tous les domaines d’art, sans exceptions et cloisonnements, ont été concernés. Les concours sont d’ailleurs ouverts aux artistes du monde entier et lancés sur les réseaux sociaux. Les insulaires sont nombreux à participer, et particulièrement ceux du Pacifique. Le concours a également vu la participation de quelques Malgaches. Lors de cette COP 24, « Energy 50 » prévoit d’organiser à la fin de cette semaine deux évènements artistiques pour mobiliser le plus grand nombre.
Luz Razafimbelo