Pour la première fois de son histoire, l’AS Fanalamanga s’apprête à entrer dans l’arène continentale en participant à la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF) pour l’édition. Fondé en 1983 au sein de l’entreprise publique Fanalamanga, ce club originaire de la région d’Alaotra Mangoro représente non seulement une fierté locale, mais désormais l’ensemble de Madagascar sur la scène africaine. Après une ascension fulgurante ces dernières années, marquée par des performances solides en compétitions nationales, l’équipe dirigée par le charismatique Arlème Rabevahiny se lance dans ce défi avec détermination, malgré les obstacles logistiques et sportifs.
Une qualification méritée après une progression météorique
L’AS Fanalamanga n’est pas un novice en matière de succès récents. Créé initialement pour fédérer les employés de l’entreprise Fanalamanga, une entité publique gérant les vastes forêts de pins d’Alaotra Mangoro depuis 1975, le club a connu un renouveau spectaculaire depuis l’arrivée d’Arlème Rabevahiny à la direction générale en 2019. « Cette ascension en seulement cinq ans n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une bonne gouvernance et du leadership de notre Directeur Général », explique Rivosoloniaina Blandin, coordonnateur général du sport au sein de l’AS Fanalamanga. En effet, dès 2020, l’équipe remporte son premier titre régional, accède à la D2 nationale, puis à la Pro League, championnat élite de Madagascar. Les saisons suivantes confirment cette trajectoire : quarts de finale en championnat et Coupe de Madagascar en 2021-2022, finale du championnat en 2022-2023 (défaite 1-0 face à Fosa Juniors), et des performances honorables en 2023-2024. La dernière saison a vu le club viser un doublé, terminant deuxième du championnat avec seulement deux défaites en phase de groupes et finaliste en Coupe. Le titre de vice-champion ouvre les portes de la Coupe de la CAF, où l’AS Fanalamanga représente Madagascar aux côtés d’Elgeco Plus en Ligue des Champions CAF. « Désormais, AS Fanalamanga ne représente plus seulement la région d’Alaotra Mangoro, mais tout Madagascar », insiste le coordonnateur.
Baptême du feu africain
La préparation pour cette compétition continentale est au cœur des préoccupations du club. Après une courte pause de 10 jours suivant la Coupe de Madagascar, les joueurs ont repris les entraînements avec une intensité accrue : actuellement des sessions bi-quotidiennes axées sur les aspects physique, technique, tactique et moral. Titi Rasoanaivo, rappelé à la tête de l’équipe pour cette campagne, apporte son expérience internationale. « Nous travaillons sur tous les aspects : moral, physique, tactique et technique. Il faut absolument tout prendre en compte, car une préparation incomplète est vouée à l’échec », déclare l’entraîneur, qui a récemment suivi une formation CAF/FIFA sur une approche multidimensionnelle. Pour pallier le manque de rythme, les championnats locaux ne s’alignent pas sur le calendrier international, le club prévoit des matchs amicaux. « Les joueurs manquent de matchs dans les jambes, car les clubs sont tous en vacances. Un match amical n’a rien à voir avec un match officiel », regrette Rasoanaivo, pointant du doigt un problème récurrent pour les représentants malgaches en Afrique. Des renforts sont également dans l’effectif, avec des jeunes talents comme Pascal, Tendry, Voay, Randy, Amoros et Feno déjà intégrés.
Un défi majeur reste la non-homologation du stade Barea Mahamasina, obligeant le club à disputer ses matchs « à domicile » à l’extérieur. « Cela représente un désavantage, privé de ses supporters, et entraîne des pertes financières », déplore Blandin.
Ferroviário de Maputo, un test relevé
Le tirage au sort, effectué le 9 août 2025 par la CAF à Dar es Salaam, a désigné Ferroviário de Maputo (Mozambique) comme adversaire au premier tour préliminaire. Le match aller est prévu le 20 septembre 2025, selon les calendriers officiels. Ce club historique, absent des compétitions internationales depuis 10 ans, dispose de joueurs expérimentés avec une moyenne d’âge élevée. « Nos adversaires sont habitués à la Coupe d’Afrique, alors que pour nous, c’est une première », admet Titi Rasoanaivo. Cependant, l’AS Fanalamanga mise sur la jeunesse et l’énergie de son effectif : « De notre côté, nous avons des joueurs jeunes, ce qui signifie qu’ils ont l’énergie nécessaire pour bien se battre », ajoute Blandin Rivosoloniaina.
En cas de qualification, le vainqueur du duel entre CD 1º de Agosto (Angola) et AS Otohô (Congo) attendrait au deuxième tour. Les objectifs sont clairs : passer le tour préliminaire et viser les quarts de finale. « Ce serait décevant de perdre dès le premier tour. Nous nous lançons le défi de ne pas nous arrêter là », affirme l’entraîneur.
Au-delà de la compétition, l’AS Fanalamanga incarne une philosophie plus large. Le club, qui s’engage aussi dans la pétanque, l’athlétisme ou le trail, met l’accent sur l’éducation et l’excellence. Il a formé des talents exportés comme Abedi, Ravo, Faby, Bancé, Kennedy ou Elisé Kely. « Nous sommes devenus une famille, unie dans la victoire comme dans la défaite », souligne le coordonnateur. À un niveau semi-professionnel, avec des primes motivantes pour les victoires, le club aspire au professionnalisme total.
Nouvel entraîneur
Le nouvel entraîneur de l’AS Fanalamanga pour la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF) et la saison à venir est Titi Rasoanaivo. Sa nomination a été confirmée pour diriger le club lors de cette compétition internationale et pour la saison prochaine. Titi Rasoanaivo est un technicien bien connu des amateurs de football malgaches, fort d’une grande expérience. Il a déjà dirigé des clubs dans des compétitions internationales, notamment en tant qu’entraîneur de Fosa Juniors, de l’USCA Foot et de l’AS Adema, ainsi qu’en tant qu’adjoint des Barea, l’équipe nationale de Madagascar. Cette nomination s’inscrit dans une stratégie de renforcement du staff technique pour répondre aux exigences du niveau continental.
Dossier réalisé par Heriniaina Samson
