
Après Tsaralalàna, c’était au tour de Mahamasina et Anosy de recevoir, hier, la visite des éléments de la police nationale pour informer les marchands de rues sur la nécessité absolue de libérer les trottoirs et les chaussées qu’ils ont l’habitude d’occuper, empêchant la fluidité de la circulation.
La démarche des commissariats de police du premier et du cinquième arrondissement commence par la sensibilisation. Les marchands de rues doivent libérer les trottoirs ; les piétons doivent traverser aux endroits indiqués, etc. L’initiative visant à assainir et à fluidifier une circulation devenue infernale à Antananarivo depuis des années, mérite d’être saluée. Pour diverses raisons, aucun des maires élus et PDS successifs n’a réussi à endiguer véritablement le phénomène des marchands de rues, et ce, depuis plusieurs décennies. Confiée à la police municipale, la mission de déloger les marchands de rues n’a jamais pu être menée jusqu’à son terme, les éléments de la police municipale ayant peu d’autorité face à la détermination des marchands à rester sur les trottoirs.
Le nouveau maire élu, Naina Andriantsitohaina compte parmi les plus grands défis de son mandat ce chapitre de la circulation et des marchands de rues. Pour l’instant, les marchands de rues, habitués depuis des dizaines d’années à occuper les trottoirs et une partie des chaussées, notamment dans le centre ville, ne sont pas résolus à renoncer définitivement à leurs « lieux de travail ». Ils ont, cependant, accepté de libérer les trottoirs lorsque les éléments de la police nationale leur ont intimé de le faire. Comme à leurs habitudes, ils ont transporté leurs marchandises un peu plus loin, avec l’intention de reprendre possession des lieux dès que les éléments de la police allaient avoir le dos tourné. Reste à savoir si les agents de police seront présents pendant encore longtemps sur les lieux.
Car les scènes récurrentes de parties de cache-cache avec les éléments de la police ont habitué les Tananariviens durant des années. Cette fois, comme c’est la police nationale qui est engagée dans la démarche, les habitants de la capitale se demandent si les choses allaient se passer autrement, cette fois. Une chose est certaine : il est temps qu’Antananarivo en finisse avec ce grand problème de l’occupation des trottoirs par les marchands.
L’autre challenge de la CUA en matière d’assainissement et de circulation est l’éducation citoyenne pour faire respecter les réglementations en vigueur par les usagers des rues : piétons, automobilistes ou autres. Un challenge loin d’être gagné d’avance face au laisser-aller généralisé auquel on assiste depuis des années. Mais il faut bien un début à tout.
Hanitra R.