Assainissement de Tana : Relance de l’opération avant le Sommet de la SADC

La Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA), sous la direction de la première magistrate de la  ville des Mille, Harilala Ramanantsoa, avait lancé avec détermination un vaste programme d’assainissement urbain. Cette vision, résumée par la devise « Tanàna madio, milamina sy maintso », avait commencé à prendre forme grâce à une série d’opérations d’assainissement et de réorganisation menées dans plusieurs quartiers.

Impraticables

Cependant, malgré les résultats encourageants au départ, des signes de recul commencent à apparaître sur le terrain. Les trottoirs, autrefois libérés pour les piétons, sont à nouveau envahis par les marchands ambulants. Les embouteillages se multiplient, alimentés par une circulation de plus en plus désordonnée où les règles de conduite sont de moins en moins respectées. Les taxi-motos, par exemple, sont pointés du doigt pour leur conduite anarchique. Quant aux piétons, ils n’ont d’autre choix que de déserter les trottoirs devenus impraticables. 

Responsabilité collective

La situation actuelle soulève plusieurs interrogations. La première concerne la responsabilité collective. D’un côté,  la commune, bien qu’elle organise des tournées d’inspection en fin de journée, observe que certains commerçants laissent délibérément des déchets sur la voie publique. Cette attitude nuit non seulement à la salubrité de la ville, mais fragilise également les efforts entrepris par les autorités locales. 

Ténacité des autorités

Dans ce contexte, la tenue prochaine du Sommet du SADC à Antananarivo prend une dimension importante. L’arrivée de délégations étrangères et d’institutions régionales pourrait faire de la propreté de la capitale un symbole de crédibilité, ou au contraire, exposer les failles d’une gestion urbaine en souffrance. Ce rendez-vous peut-il devenir un moteur de relance ? Ou ne fera-t-il que masquer temporairement les problèmes profonds qui rongent la ville ? Il reste à savoir si la commune saura relancer la dynamique entamée et redonner du souffle à son engagement pour une ville durable, outre l’urgence de l’événement. 

Responsabilité civique

Quelle que soit l’issue, une chose reste certaine : la construction d’une capitale moderne, verte et fonctionnelle ne peut reposer uniquement sur les autorités municipales. Elle exige une adhésion massive des citoyens, un sens de la responsabilité civique et une discipline collective. Faire d’Antananarivo une ville modèle n’est pas une utopie. C’est un chantier exigeant, mais réalisable, si la volonté politique et la conscience populaire avancent main dans la main.

Nadia R.