
Des députés demandent à ce que les réseaux de corruption identifiés à partir de l’affaire Claudine Razaimamonjy soient démantelés.
Le Bianco a pu finalement présenter son rapport d’activité 2016 devant les députés. C’était hier à Tsimbazaza, de 10h30 à 14h. Après avoir dévoilé et défendu son rapport, l’équipe du Bureau Indépendant Anti-Corruption conduite par le directeur général Jean Louis Andriamifidy a répondu aux interpellations des députés sur des sujets brûlants dont l’affaire Claudine Razaimamonjy et la déclaration de patrimoine à laquelle sont assujetties certaines catégories de hautes personnalités et de hauts fonctionnaires. Sur l’affaire Claudine, le député Mapar d’Ambatofinandrahana a encouragé le Bianco à poursuivre ses investigations. Christine Razanamahasoa a déclaré qu’il faut également s’attaquer aux complices de cette femme milliardaire proche du régime HVM afin de démanteler les réseaux de corruption à Madagascar. Quant à l’élu d’Ambovombe Androy Jean Michel Henri, il a martelé qu’il n’y a qu’une seule Claudine Razaimamonjy dans le pays. Une manière pour cet élu de la partie Sud du pays de faire comprendre que le Bianco ne doit pas s’arrêter au seul cas de cette conseillère spéciale du président de la République, il doit également s’attaquer aux autres prédateurs de deniers publics pour ne pas être taxé de partialité dans ses actions. Le député de Brickaville Vaonalaroy Randrianarisoa a par contre pris la défense de Claudine Razaimamonjy en dénonçant le fait que la confidentialité n’a pas été respectée par le Bianco dans ses investigations.
Plaintes. Répondant à ces interpellations, Jean Louis Andriamifidy a expliqué que le Bureau Indépendant Anti-Corruption ne peut se saisir d’office, il mène ses investigations suite à des plaintes déposées à son siège à Ambohibao ou auprès de ses démembrements en province. Le décret n°2004-983 du 12 août 2004 modifié et complété par la loi n°2016-020 du 22 août 2016 a été également évoqué hier à l’Assemblée nationale. Ce décret institue l’obligation de déclaration de patrimoine pour certaines catégories de hautes personnalités et de hauts fonctionnaires. Le député de Moramanga Henri Charles Andriamahefa a demandé à ce que les membres du Bianco soient aussi assujettis à cette obligation de déclaration de patrimoine. D’après le rapport présenté hier par le Bianco devant l’Assemblée nationale, le président de la République et le Premier ministre se sont acquittés de cette obligation en 2016. Quant aux membres des autres Institutions, 25 membres du gouvernement sur 30, 53 sénateurs sur 63, 111 députés sur 151 et 9 membres de la HCC sur 9 ont déposé leur déclaration de patrimoine l’année dernière. A noter que les chefs de région, les maires, les magistrats, les fonctionnaires occupant des postes de niveau égal ou supérieur à celui de directeur de ministère (SG, DG, Directeurs de cabinet et directeurs), les inspecteurs des Domaines, les inspecteurs des Impôts, les inspecteurs du Trésor, les chefs de formation militaire et toute personne exerçant les fonctions d’officiers de police économique et judiciaire (OPJ) sont également soumis à l’obligation de déclaration de patrimoine.
R.Eugène