
Une chapelle inaugurée fièrement à l’Assemblée nationale. Le geste de Christine Razanamahasoa divise l’opinion publique à majorité chrétienne.
La présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, a inauguré en grand pompe la « Chapelle Nehemia », dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, à Tsimbazaza hier. « Il s’agit d’un cadeau qui vient de ma famille et de ma personne », a-t-elle indiqué tout en poursuivant que « le lieu est même déjà équipé ». Une messe œcuménique y était organisée durant la matinée, avant l’inauguration. « Depuis 20 ans, une cellule de prière existe au sein de l’Assemblée nationale », a ajouté Christine Razanamahasoa.
Un geste qui fait surgir, au niveau des observateurs et de l’opinion publique, la question sur le respect du principe de la laïcité de l’Etat. « La Constitution est claire sur ce point. Le texte mère qu’est la constitution évoque juste la croyance en Andriamanitra Andriananahary en préambule pour affirmer que le peuple malgache est une nation croyante sans évoquer une religion particulière. Les institutions de l’Etat y compris l’Assemblée nationale se doivent de respecter la laïcité pour une séparation stricte entre les affaires étatiques et les cultes religieux », a indiqué un juriste que nous avons contacté mais qui préfère garder son anonymat.
Notons au passage que c’est la Constitution de septembre 1992 qui est la première à consacrer expressément le principe de la laïcité. Elle prévoit dans son préambule « les croyances à un Dieu Créateur… ». Une notion reprise, par la suite, par la Constitution de la Quatrième République dans son article premier qui stipule que « Le peuple constitue une Nation organisée en Etat souverain, unitaire, républicain et laïc ». Et l’article 2, quant à lui, souligne que « la laïcité de la République repose sur le principe de la séparation des affaires de l’État et des institutions religieuses et de leurs représentants ». Des passages que la présidente de l’Assemblée nationale connaît certainement très bien en sa qualité de magistrat.
Discriminatoire. « Déjà en utilisant le nom « Nehemia », la chapelle porte une discrimination forte au regard des autres pratiques religieuses », a continué notre juriste. Même si Madagascar a une très ancienne tradition chrétienne, d’autres obédiences religieuses existent également dans le pays. Et, particulièrement, l’islam a un ancrage assez fort et des élus de la Chambre basse appartiennent à cette religion. L’article 2 de la Constitution continue que « l’Etat affirme sa neutralité à l’égard des différentes religions ». Même si l’existence des chapelles dans des lieux comme les hôpitaux, les camps militaires ou encore les universités est devenue pratique et acceptée par tous, cela suscite des réactions quand il s’agit d’un lieu appartenant à une institution de la République. Lanto Ratsida, sociologue, contacté sur le sujet a indiqué que « ce qui pourrait causer des problèmes c’est la réaction des autres églises, surtout ceux des Fiangonana Zandriny ». Et « il faut également souligner que la présidente de l’Assemblée est une mpiandry », a-t-il ajouté.
Julien R.
C’est la future MONARQUE de mada alors ….on se tait, elle fait la LOI