Comme il fallait s’y attendre, l’éventuel projet de dissolution de l’Assemblée nationale était au centre des débats hier du côté de Tsimbazaza. Bien que cette nouvelle session doive être axée sur l’évaluation de l’efficacité des membres du gouvernement Ravelonarivo, le sujet marquera certainement la première session ordinaire qui a débuté hier. Le président de cette Institution, Jean Max Rakotomamonjy a d’ailleurs axé son discours d’ouverture sur cette décision prise au cours des assises nationales qui s’est déroulée la semaine dernière au CCI Ivato. D’emblée, le député d’Andapa de déclarer : « Nous contestons fermement la dissolution des institutions déjà en place… cependant, nous soutenons les efforts visant à mettre en place toutes les institutions prévues par la Constitution, entre autres, la Haute Cour de Justice et le Sénat ». En effet, le président de la Chambre basse est contre le remplacement des députés élus démocratiquement par des personnalités nommées. « Les députés constituent les gardiens de la République et de la démocratie », rappelle-t-il. Jean Max Rakotomamonjy pointe également du doigt les participants aux assises nationales pour la réconciliation nationale. Des participants qui, selon ses dires, « sont composés généralement de candidats qui ont échoué lors des dernières élections législatives et de politiciens souhaitant uniquement mettre en place une Transition bis pour revenir au pouvoir ».
Front uni. Le numéro Un de l’Assemblée nationale n’a pas manqué d’afficher sa consternation quant au fait que les députés aient été exclus du processus de réconciliation et qu’ils n’aient pas été invités aux assises nationales. En tout cas, l’on constate que les députés ont décidé de former un front uni pour défendre leur « seza » et contester la dissolution de l’Assemblée nationale. Même ceux qui sont considérés comme des fervents défenseurs des intérêts du HVM et de la Plate-forme pour la Majorité Présidentielle semblent très remontés contre le président Hery Rajaonarimampianina. De ce fait, un projet de motion d’empêchement plane de nouveau du côté de Tsimbazaza. Les députés pensent que si l’Assemblée nationale est dissoute, le président de la République devrait également être démis de ses fonctions. Nul n’ignore pourtant qu’une motion d’empêchement est pour le moment impossible. D’autant plus qu’elle doit encore obtenir la validation de la Haute Cour Constitutionnelle. Quoi qu’il en soit, malgré la colère des députés et même si des rumeurs sur un éventuel collecte de signatures circule depuis hier à l’Hémicycle, ceci reste pour le moment une simple menace. On aura certainement plus de détail ce jour. Durant cette première session ordinaire, les membres du gouvernement passeront un par un devant les parlementaires pour soutenir leurs réalisations.
Davis R