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jeudi, décembre 12, 2024
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Assemblée nationale : Tentative de destitution du bureau permanent avortée, face-à-face qui a tourné court

Le contexte pré-électoral secoue la chambre basse.

La session ordinaire du parlement devrait être clôturée aujourd’hui. Une session marquée par une tension qui couve au sein de la majorité présidentielle. 

Le coup ressemble à un bluff. La tentative de destitution qui a visé le bureau permanent de l’Assemblée nationale a été avortée. La lettre qui a été déposée dans ce sens, mardi dernier, par les trois députés de la plateforme IRD n’a pas été suivie d’un acte et ne parvient pas à rameuter les députés autour de cette cause. Beaucoup d’élus sous les couleurs de l’IRD redoutent sur l’opportunité d’une telle initiative. C’est ce qui s’est filtré d’une réunion restreinte qui a été tenue, hier dans la matinée, dans le bureau de Christine Razanamahasoa, par certains barons de la majorité à Tsimbazaza. Ils ont décidé de saper l’initiative du député de Moramanga et de ses collègues de Sakaraha et d’Ampanihy.  Ces derniers reçoivent alors une claque des autres membres influents de l’IRD à l’Assemblée nationale. Ils n’arrivent pas à rassembler autour d’eux la majorité des députés à la chambre basse afin de franchir l’étape du vote en séance plénière, préalable à l’adoption de la destitution du bureau permanent. Le projet de destitution a été donc jeté aux oubliettes et n’a même pas été affiché au programme de l’Assemblée nationale hier. Le bureau permanent dirigé par Christine Razanahamasoa reste en place et poursuit son mandat à la tête de l’Assemblée nationale. 

Atmosphère délétère

Quoiqu’il en soit, l’initiative de destitution n’a pas manqué de créer un malaise à Tsimbazaza hier. Car elle a encore fait transparaître la tension qui couve depuis un certain temps à la chambre basse. Un climat de méfiance envenime davantage l’atmosphère déjà délétère des députés depuis décembre 2022 et le camp de la majorité est en proie à l’implosion. Le choix de certains membres de l’IRD, comme Jean Jacques Rabenirina, Ahmad Ahmad, Siteny Randrianasoloniaiko, de tourner le dos au président de la République est vu de très mauvais œil par les autres partisans du régime. Une tentative est née pour les écarter du giron de l’IRD à Tsimbazaza. Les bruits ont couru depuis mardi que beaucoup de députés veulent chasser Jean Jacques Rabenirina à la vice-présidence de l’Assemblée nationale. Cette guerre intestine de l’IRD finit alors par perturber l’agenda de la chambre basse.

Une heure d’attente

Le face-à-face prévu entre le gouvernement et les députés a été également annulé in extremis. Ce rendez-vous qui devait se tenir, hier à Tsimbazaza, devrait rattraper les séances de questions-réponses entre les deux institutions dans le cadre de cette session ordinaire. Mais une fois de plus, il a été botté en touche. En effet, les ministres qui sont déjà arrivés à Tsimbazaza des quinze heures ont tous quitté le palais après une heure d’attente. « Un responsable du protocole de l’Assemblée nationale a annoncé l’annulation de la séance de face-à-face » nous glisse un membre du gouvernement. Face à la situation, le premier ministre, Christian Ntsay, a refusé de réagir malgré la sollicitation de la presse. Vers seize heures, tout le gouvernement a quitté l’Assemblée nationale. 

Rija R. 

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