Une source policière évoque l’existence d’une cinquantaine de victimes composée généralement d’importateurs et de distributeurs de marchandises.
Alors que l’affaire Mara Niarisy est encore loin d’être réglée, un autre dossier impliquant un parlementaire vient également de prendre une nouvelle tournure. Un dossier qui risquerait de ternir davantage l’image de la Chambre basse, déjà considérée par bon nombre d’observateurs comme la plus corrompue de toutes les législatures qui se sont succédé depuis l’indépendance de Madagascar. En effet, de sources proches de Tsimbazaza, le Bureau permanent de l’Assemblée nationale vient d’être saisi d’une affaire louche impliquant une députée. Accusée d’escroquerie à grande échelle, cette dernière fait l’objet de nombreuses poursuites judiciaires. Plusieurs plaintes auraient été déposées à son encontre en début de l’année. Une source policière évoque l’existence d’une cinquantaine de victimes composée généralement d’importateurs et de distributeurs de marchandises. Actuellement, les avocats d’une dizaine d’opérateurs économiques demandent la levée de l’immunité parlementaire de la députée. Et ce, dans l’objectif de permettre aux enquêteurs de finaliser leur travail. Dans le cadre de cette procédure, une rencontre avec le président de l’Assemblée nationale, Jean Max Rakotomamonjy et avec certains membres du Bureau permanent a déjà eu lieu. Ces derniers se seraient engagés à ce que cette affaire fasse l’objet d’une « réunion spéciale » à l’Hémicycle incessamment afin de convaincre la députée concernée à payer ses « dettes » envers ses anciens clients. Pourtant, cette initiative risque de tomber à l’eau, puisque selon nos sources, Tsimbazaza défend l’élue impliquée dans cette affaire et refuse catégoriquement de donner une autorisation pour la levée de son immunité. La question est donc de savoir si nos parlementaires se considèrent vraiment comme des « intouchables ». Jusqu’ici, le Bureau permanent prend la défense de tous les députés notamment dans des affaires de vols de bovidés, de trafic d’influence ou encore d’escroquerie à grande échelle.
« Interventions en haut lieu ». Pour ce qui est de cette affaire, les victimes risquent de perdre la bataille vu les « interventions en haut lieu » et les pressions autour de cette affaire. Pourtant, ils disposent plusieurs preuves incriminant la députée. Pour revenir aux faits : auparavant responsable d’une Société de transit maritime, ce parlementaire se serait proposé pour assurer l’importation des marchandises des opérateurs-importateurs de produits depuis l’achat en Chine vers le dédouanement au Port de Toamasina, en passant par le transport par voie maritime. Pour assurer ces services, la députée exigeait le paiement à l’avance de tous les frais. Alors que de leur côté, les opérateurs ont respecté cette exigence, pour sa part, le membre de la Chambre basse n’a pas honoré ses engagements. Après quelques mois de collaboration, les marchandises commandées n’ont plus été livrées. C’est certainement à cause de cette affaire que la Société de transit maritime a fermé ses portes à Madagascar et en Chine. Quoi qu’il en soit, ce parlementaire risque gros, puisque les victimes refusent de se laisser faire. D’autant plus que d’après les informations, une partie de l’argent aurait été versée dans une banque en Chine. Histoire à suivre.
Davis R