
Après le ministre de la Justice, ce sera au tour du DG du Bianco de passer devant les députés mercredi prochain.
Le Directeur Général du Bianco et son staff seront devant les députés le 28 juin prochain. Ce rendez-vous tant attendu par les observateurs sera suivi du face-à-face entre le gouvernement et les députés (29 et 30 juin). L’apparition à Tsimbazaza de Jean Louis Andriamifidy entre dans le cadre de la présentation du rapport d’activité du Bureau Indépendant Anti-Corruption. Si bon nombre d’observateurs s’attendent à ce que le DG du Bianco dévoile la vérité sur l’affaire Claudine Razaimamonjy, certains députés se préparent à recadrer les missions de cet organe de lutte contre la corruption, un recadrage qui pourrait aboutir à la remise en cause des pouvoirs de celui-ci. Pour ces élus et dans certains cas, les dirigeants du Bianco ignorent le décret n°2004-937 portant création de cet organe. Un décret qui a été pris en application de la Loi n°2004-030 du 9 septembre 2004 sur la lutte contre la corruption. Et ces députés de rappeler l’article 3 de ce décret qui stipule : « Le Bianco est chargé de conduire la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption, notamment, la mise en application de la législation anti-corruption, la prévention par l’élimination des opportunités de corruption dans le fonctionnement des systèmes du secteur public et privé, l’éducation des citoyens sur les effets néfastes engendrés par la corruption et l’incitation de la communauté à lutter contre la corruption ».
Indépendance. « Nous n’allons pas remettre en cause l’indépendance du Bianco, loin de là. Par contre, nous constatons que de temps en temps, cet organe verse dans l’usurpation de fonctions. Elle intervient là où il ne doit pas. C’est par exemple le cas des trafics de bois de rose. Ces trafics ne relèvent pas de la corruption. Ils relèvent des délits forestiers, donc les auteurs de ces délits doivent être justifiables devant les juridictions de droit commun, et non devant le Bianco. », a martelé un député qui a requis son anonymat. Par ailleurs, notre interlocuteur de soulever un des dysfonctionnements de l’actuel Bianco : « L’article 11 du décret portant création du Bianco prévoit la nomination d’un directeur général adjoint. Il assiste le directeur général. Ce directeur général adjoint est nommé par le président de la République sur une liste de deux candidats proposés par le directeur général sur la base d’un appel à candidatures ouvert lancé dans un délai de six mois avant l’expiration du mandat du directeur général adjoint sortant. Ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent. L’actuel DG ne veut pas lancer la procédure pour la nomination de son adjoint. Ce qui nous intrigue, nous les députés. » Visiblement, le Bianco et son directeur général se trouvent dans le collimateur des députés. Il y a une semaine, le ministre de la Justice Charles Andriamiseza a été interpellé par les élus de Tsimbazaza sur l’affaire Jaovato. D’après nos sources, le SAMIFIN (Service de renseignements financiers de Madagascar) ne serait pas également épargné par cette interpellation.
R. Eugène