Il n’y a pas de fumée sans feu! Séance à huis clos à l’Assemblée nationale. Ni le boycott du projet de loi de finances 2016, ni la motion de censure contre le gouvernement n’ont été évoqué, à cette occasion malgré les rumeurs. Mais qu’a-t-on réellement décidé ? Les discussions budgétaires ne satisfont pas. Les 4X4 reviennent sur le tapis. Pour le principe, les propositions et amendements formulés par les députés ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique. Mais au-delà de l’examen du budget, des députés maintiennent que le boycott serait la réponse politique appropriée aux harcèlements envers quelques députés. L’un d’eux, qui a défrayé la chronique ces derniers temps, est soupçonné de compromission dans l’insécurité et les vols de zébus dans le Sud. L’Assemblée nationale n’accepte pas le retrait de son immunité parlementaire et bloque ainsi sa poursuite devant les tribunaux.
Assemblée, Quid du boycott
En attendant la fin du bras de fer qui envenime les relations entre le Législatif et l’Exécutif , la séance plénière pour le vote du projet de loi de finances 2016 qui a lieu aujourd’hui risque par conséquent de réserver des surprises désagréables. En effet, si les députés se rejoignent dans la décision de boycotter, le projet de loi ne passera pas au vote. Bien qu’il soit incroyable que les ennemis politiques se mettent ensemble pour le boycott, le comportement témoignerait une fois de plus de la vivacité de la politique à géométrie variable à l’Assemblée nationale. Les députés s’unissent pour défendre des privilèges et des avantages matériels communs, indépendamment de leur obédience politique. Si le projet de loi de finances est adopté, aux yeux de tous, l’Exécutif sort la tête haute. Il dispose d’une majorité qui le soutient en permanence. Si le projet n’est pas voté, on penserait le contraire. Toujours est –il que le président de la République peut contourner tout désaveu et sauver la situation en recourant à la promulgation de la loi de finances 2016 par voie d’ordonnance. Mais le fera-t-il ? C’est une solution qui suscite de la méfiance, en particulier, des bailleurs de fonds. Une loi de Finances qui n’obtient pas le soutien de l’Assemblée nationale peut prêter à penser que percevoir des recettes et opérer des dépenses ne sont pas autorisées par le peuple qui rembourse les dettes. Une matière à réflexion. Sinon, le deuxième sujet qui est chuchoté par les députés dans les coulisses est la motion de censure contre le gouvernement. Mais rien ne filtre pour le moment. La cachoterie laisse supposer qu’il n’est pas facile d’accorder les violons sur ce sujet.
Zo Rakotoseheno