Avec 900 participants ayant rempli jusqu’ici la fiche d’inscription, le FFKM a donc rassemblé 180 000 000 Ariary sur les 600 millions d’Ariary nécessaires pour l’organisation de l’évènement.
Comme prévu, le coup d’envoi des assises nationales organisées par le Conseil des Eglises Chrétiennes de Madagascar (FFKM) dans le cadre du processus de réconciliation nationale sera donné demain. Au cours d’une conférence de presse organisée samedi dernier, le Docteur Rakoto Endor Modeste a laissé entendre que plus de 2 000 participants sont attendus pour cet évènement. Pourtant, pour l’heure, environ 900 citoyens seulement ont rempli la fiche d’inscription. Conformément aux conditions de participation imposées par les chefs d’Eglises, ces 900 participants ont donc payé chacun 200 000 Ariary. En quelque sorte, l’on pourrait affirmer qu’en termes de nombre de participants, les assises nationales sont un « échec ». C’est certainement la raison pour laquelle, les organisateurs ont décidé de prolonger le délai d’inscription.
« Somme symbolique ». En tout cas, si on fait le calcul, avec 900 participants, le FFKM a donc rassemblé 180 000 000 Ariary jusqu’ici pour les frais d’inscription. Une somme colossale aux yeux des simples observateurs. Cependant, c’est largement insuffisante pour financer l’organisation de cet évènement. D’ailleurs, le président de l’Eglise FLM a déclaré samedi que « cette somme n’est que symbolique par rapport aux dépenses qui devraient être allouées par le FFKM pour assurer l’organisation de la rencontre ». En effet, d’après les informations, 600 millions d’Ariary sont nécessaires pour financer les assises nationales. Comment les Chefs d’Eglises membres du FFKM vont faire pour trouver 420 000 000 Ariary ? C’est la question que se posent les observateurs. Au cours de cette conférence de presse, le Docteur Rakoto Endor Modeste a laissé entendre que « l’Etat malagasy constitue le principal financeur des assises nationales ». Une déclaration qui confirme les rumeurs selon lesquels, les Chefs d’Eglises sont soutenus par le régime HVM. D’ailleurs, la semaine dernière, le Conseiller spécial auprès de la Présidence, Rachid Mohamed a déjà fait une déclaration dans ce sens.
Force exécutoire. En tout cas, cette situation risque de porter atteinte à la crédibilité du processus. Quid alors de la neutralité du FFKM ? D’autant plus qu’actuellement, l’on reproche déjà aux chefs d’Eglises d’avoir bafoué à deux reprises la Constitution, d’un côté en usurpant les attributions du « Filankevitry ny Fampihavanana Malagasy » prévues par la loi fondamentale, et de l’autre côté, en foulant au pied les principes de la laïcité de l’Etat. Il convient de rappeler la loi française de 1905 qui a été reprise presque texto par l’ordonnancement juridique interne de Madagascar qui stipule que « La République ne reconnaît, ne salarie et ne subventionne aucun culte ». Quoi qu’il en soit, les chefs d’Eglises devraient sortir de leur mutisme pour apporter plus d’éclaircissements à propos de ce manque de transparence concernant le financement des assises nationales. Même si la rencontre sera certainement boycottée par les clans Rajoelina et Zafy, le FFKM n’entend pas faire machine arrière. D’après le Pasteur Rakoto Endor Modeste, 35 personnes par région sont attendues à partir de demain au Centre de Conférences Internationales d’Ivato. Les discussions seront axées sur un document de base de 80 pages, élaboré à partir des concertations sur la réconciliation nationale organisée depuis 2013 et des résolutions prises durant les Sommets des cinq Chefs d’Etat. Pour ce qui est de la force exécutoire de ladite rencontre, les chefs d’Eglises estiment qu’il appartient au gouvernement de s’en assurer.
Davis R