Le concept zéro déchet commence à faire effet à Madagascar. Les jeunes sont les plus concernés par le mouvement. Les membres de l’association Fakotôry en sont de parfaites illustrations.
Si pour certains, le mouvement de zero déchet est un « must » à faire, du fait que cela relève des raisons éthiques, économiques et environnementales. Pour d’autres, ce n’est ni plus ni moins qu’un effet de mode. Véritable combat, la philosophie touche des villes comme San Francisco, Milan ou encore le village de Kamikatsu au Japon. Allant du recyclage dans le but d’une bonne gestion des déchets tout en posant la question sur les modes de consommations ,et le cycle de vie des produits consommés, la philosophie zéro déchet commence à porter ces fruits à Madagascar en touchant des acteurs jeunes et débordant d’imagination. Comme c’est le cas des membres de l’association Fakotôry qui lance cette année la troisième édition du projet « kitapovaovao ». Interrogé sur le projet en question, Sariaka Razanakoto, président de l’association Fakorôry fait savoir :« Kitapovaovao consiste à collecter des jeans usés pour en faire des cartables que l’on va ensuite distribuer aux élèves d’Ecole Primaire Publique de la capitale ». Notre interlocuteur de préciser « par cette initiative, nous entendons interpeller les gens qu’il n’est pas forcément, pas utile de jeter les objets. Encore moins de les garder dans les tiroirs des armoires parce qu’ils peuvent avoir une seconde vie ». Profitant de l’occasion de l’entretien, le président de l’association Fakotôry d’interpeller la population « on peut faire de bonnes choses, des choses utiles avec des objets de récupération ».
Perspective. Le projet Kitapovaovao bénéficie depuis ses débuts aux élèves des EPP de Soamanandrariny et d’Itaosy. Les choses devront changer avec cette troisième édition si l’on s’en tient aux dires de Sariaka Razanakoto. « Nous comptons étendre nos activités vers d’autres bénéficiaires cette année. Pour ce faire, nous allons mettre en place des collaborations avec d’autres organisations de la société civile. Ainsi, nous comptons atteindre plus de cibles et bénéficier plus d’élèves ». Il conviendrait de noter qu’outre le côté recyclage, le principe de création d’emplois y trouve également son compte. Les cartables sont confectionnés dans un atelier usine appartenant à l’association, et où des gens travaillent pour son compte. Et pour s’assurer de l’approvisionnement en matière première, les membres de l’association Fakotôry organiseront un éco concert le 7 décembre prochain. « L’idée consiste en une collecte de jeans usés. Ainsi, le billet d’entrée au concert est fixé à deux jeans usés par personne » explique le président de Fakorôry. Redonner une seconde vie aux jeans usés afin de contribuer à la scolarisation des enfants des écoles primaires publiques malgaches, une formule signée Fakotôry…qui est loin de l’expression populaire « mampijaly jean ».
José Belalahy