La cogestion des îles éparses avec la France est loin d’être une option, selon l’Association des Nosy Malagasy.
Non à la cogestion. Encore faut-il que l’Association Nosy Malagasy (ANM) réitère ce message à maintes reprises sans qu’aucune mesure gouvernementale ne soit prise concrètement. En effet, dans une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat, Hery Rajaonarimampianina, qui date d’hier, elle rejette indulgemment toute idée de cogérer les îles éparses avec la France. Une chose qui paraît normale chez elle mais qu’une autorité étatique, qui plus est un ministre, n’entend pas de cette oreille. D’après notre source auprès de l’ANM, un ministre avait estimé que « si Madagascar accepte la cogestion, on aura des sommes colossales ». Affirmation qui est tout simplement « absurde » pour reprendre les termes de l’ANM.
Lettre morte. A part cette dernière missive, des précédentes ont été envoyées au président de la République. Mais jusqu’à maintenant, elles sont restées…lettre morte alors que la 72e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies s’ouvrira d’ici peu, et ce, sans que les recommandations de l’association ne soient vraiment prises en considération. Le 14 Août dernier, l’ANM – dans une lettre ouverte – avait soulevé – que la question relative aux îles éparses devrait être développée lors de l’intervention de Hery Rajaonarimampianina. Mais notre source de soutenir que « jusqu’à présent, le gouvernement n’a donné aucune suite ». Dans cette nouvelle lettre, l’ANM affirme être « toujours prête et espère participer à tout éventuel débat concernant la restitution des îles malagasy au sein d’une Commission mixte franco-malgache ». Nous informons au passage que cette commission mixte franco-malgache est d’ores et déjà mise sur pied suite à une rencontre avec la secrétaire d’Etat auprès du ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche, chargée de la Mer. Mais un fois de plus, « il n’y a aucune suite jusqu’à présent », déplore notre source.
Accréditation. Quoi qu’il en soit, l’ANM continue d’exiger que la question des îles éparses fasse l’objet « d’une déclaration politique d’envergure » durant l’intervention du chef de l’Etat lors de cette AG, prévue ce 17 septembre prochain. Comme il s’agit d’un discours d’urbi et d’orbi, ce sera une grande opportunité à ne pas manquer comme ce fut le cas lors de la 71e session ou lors du XVIe Sommet de la Francophonie en Novembre 2016. « Même si nous sommes prêts à débattre du sujet à la 4e Commission sur les Affaires Politiques et de la Décolonisation au sein des Nations Unies, s’il n’y aura pas d’accréditation émanant de notre ministère des Affaires Etrangères, tout ceci serait en vain », confie notre source. Reste à savoir donc, si l’ANM obtiendra cette accréditation pour qu’elle puisse défendre la cause des ces îles devant la tribune des Nations Unies ou – si ce n’est pas le cas – Hery Rajaonarimampianina le fera au nom de la souveraineté nationale.
Aina Bovel